Résumé de la 3e partie Dans la nuit, Emile retourne braconner sans problème, et le matin de la fumée se dégage de la cheminée. Les renforts sont arrivés. Ils sont douze gendarmes qui, au commandement de leur chef, se dressent comme un seul homme et montent à l?assaut de la bicoque. Ils ont les pieds dans les premiers rangs du potager lorsque Emile pousse un juron et tire en même temps. Une vraie fusillade. «Bande de sauvages !» hurle-t-il. Débandade parmi les gendarmes, mais le plomb fait plus de peur que de mal. Un mollet par-ci, une fesse par-là. Emile a tiré dans les jambes. C?est évident, il ne veut toujours pas tuer. Mais il a tiré sur les gendarmes, il les a blessés, l?un d?eux a même une oreille découpée car il s?est aplati dans les salades, au début de la fusillade. Alors cette fois, c?est grave. Les forces de l?ordre se sentent concernées. On renforce le contingent, et puisque la nuit tombe, on bivouaque alentour. Le maire, lui, s?en va rendre compte de la situation au préfet. Dans la nuit, Emile, au mépris des assiégeants, se glisse au-dehors, et va faire un petit tour dans les bois. A l?aube, il ramène un lapin et se glisse dans sa tanière sans être vu. Personne ne connaît l?entrée de sa cave qui donne dans les bois derrière la maison. C?est son secret. «Les imbéciles ! S?ils croient me tenir? Je peux finir mes jours ici !». Et il fait rôtir son lapin. La fumée sort de la cheminée, en même temps que la bonne odeur de gibier se répand sur les assiégeants. «C?est un comble ! grogne le capitaine. Un comble ! Ce vieil assassin se moque de nous. Il faut prévenir l?armée». La journée passe sans autre incident, à part quelques coups de fusil isolés, un gendarme tirant au hasard dans les volets et Emile tirant au jugé dans les broussailles. Le maire revient avec une mauvaise nouvelle : «Messieurs, le préfet ne veut pas entendre parler de renforts pour l?instant. Il estime que la gendarmerie est suffisante pour mener à bien cette petite affaire locale. A nous de nous débrouiller pour l?instant. J?ai un plan». Le plan est audacieux et simple. D?une dangereuse simplicité, car il s?agit de couvrir la progression d?un serrurier par un tir nourri, de manière à détourner l?attention d?Emile. Le serrurier attaquera la porte principale, et dès qu?il aura crocheté la serrure, à l?assaut ! La première partie du plan se réalise. Le serrurier attaque la porte, chacun retient sa respiration. Soudain, le canon d?un fusil passe entre les volets du grenier, et une nouvelle décharge, bien ajustée, en bas du dos, fait fuir le serrurier comme un lapin. Le troisième jour du siège est un jour silencieux. Remis de leurs émotions, le greffier, le juge et le notaire prennent la tête des opérations. Accroupis dans les fourrés, ils dessinent un plan de la maison et du jardin. Avant de décider d?une attaque en force, il faut déterminer exactement à quel endroit Emile se cache, et quelles sont les voies libres. La nuit passe sans incident. Le matin du quatrième jour, le plan est terminé. On l?a étalé sur une table de bois et tout autour les hommes discutent comme à la veille d?une bataille. Dans son grenier, Emile observe la scène à l?aide de ses jumelles. Il voit le plan, il distingue les silhouettes entre les arbres. S?il pouvait tirer avec ses jumelles ! Car la distance est trop longue pour son fusil. Alors il repère une énorme branche au-dessus de la table d?état-major. Elle est visible de loin et à l??il nu. Au jugé, et en tirant quatre mètres plus bas, dans le même axe, il est possible de faire du dégât ! (à suivre...)