Péripéties n Beaucoup de monde est éclaboussé par le scandale du siècle en Algérie. Le procès a débuté, hier, par la genèse de l'affaire : l'acte de naissance établi en 1998. La défense des accusés voulait le report, mais le procès Khalifa se poursuivra au tribunal pénal de Blida. «Il ira jusqu'au bout et l'Algérie est plus que jamais engagée dans la lutte contre la corruption», a martelé, hier, Mourad Medelci, ministre des Finances, dans les couloirs du tribunal où il était présent en tant que témoin. Mme Fatiha Brahimi, présidente de l'audience, accompagnée de ses deux assesseurs, a assuré que les travaux ne seront pas ajournés malgré la défection inexpliquée de quelques inculpés, en plus, évidemment, de celle de Abdelmoumen Khalifa, et de trois membres de la famille Keramane qui, du reste, risquent d'éventuelles poursuites et aussi malgré les tentatives de la défense d'aller vers le report, usant de tous les motifs, comme celui émis par Me Berghel, qui demanda au juge d'appeler à la barre Ahmed Ouyahia, estimant qu'«il a été le premier à parler de scandale du siècle devant les députés». Mais si la présidente s'est contentée de dire sur ce point précis que «nul n'est au-dessus de la loi», tout en affirmant, au passage que le nom de l'ex-Chef du gouvernement n'a jamais été mentionné dans le dossier, elle a, en revanche, exigé la convocation officielle de Soltani, leader du MSP et ex-ministre du Travail. Sur le même ton, elle a demandé la présence de Sidi Saïd, patron de l'Ugta, et celle de Abdelmajid Tebboune, ex-ministre de l'Habitat, tous deux absents, hier, pour des raisons inconnues. Durant toute la matinée d'hier, on a eu droit à un ballet incessant dans une salle qui s'est révélée exiguë. Ce sont les inculpés qui ont été appelés les premiers, ensuite les victimes (la partie civile) et les témoins. Tout le monde y est passé et y passera, que ce soit en tant que témoins, victimes ou accusés : des P-DG, des personnalités sportives (Belloumi, Hannachi, Allik, Lefkir, Ighil), des directeurs centraux, des responsables de caisses, de mutuelles et d'offices publics. Me Brahimi passait ensuite dans le camp des victimes : les trois quarts des Opgi du pays, un nombre incalculable d'Eplf, l'organisme chargé du téléthon des inondations de Bab El-Oued, la Casnos, la Cnas, la CNR, l'Onps, la société du Métro d'Alger, l'Institut Pasteur, la Mutuelle de la Sûreté nationale, la Cnan, l'Algérienne des Eaux, la Banque d'Algérie…Après cela et sans suivre forcément l'arrêt de renvoi, la présidente a voulu commencer par le début, c'est-à-dire la création d'El-Khalifa Bank. Elle auditionnera le notaire Omar Rahal, celui qui a scellé l'acte de naissance de la banque en 1998. «Maintenant, nous allons commencer par le jour de la naissance», a-t-elle lancé devant des avocats qui, eux, estiment que l'on va directement vers «un procès expéditif», en faisant référence au rejet des recours émis au tribunal. Hier, à Blida, la reconstitution du puzzle Khalifa a débuté. Le procès s'annonce marathonien, avec deux séances par jour. Un détail important : Mme Brahimi a appelé des médecins en renfort, au cas où...