Résumé de la 58e partie n Comme dans l'entourage de Landru on commence à se méfier de lui, car il arrive avec des femmes et repart tout seul, ce dernier décide de changer de maison. Il ne se retire pas du crime, mais il décide juste de changer de cadre. Il va voir plusieurs maisons à louer et tombe à Gambais, à une quarantaine de kilomètres de Paris, sur une jolie villa au joli nom de l'Ermitage. La maison est noyée dans un grand jardin où poussent des lilas. Les voisins les plus proches sont assez éloignés. Un lieu idéal pour un criminel ! Une lettre dans la presse... et une réponse arrive ! La femme s'appelle Berthe-Anna Héon. Elle a cinquante-cinq ans, elle est femme de ménage, mais elle possède des économies qui lui permettent de vivre à l'aise… Cinquante-cinq ans, c'est vieux. Mais Landru ne retient qu'un mot : la dame a des économies… Et si elle a économisé tout au long de sa vie, c'est une véritable fortune qu'elle a amassée… La rencontre a eu lieu à quelques jours de là. Comme d'habitude, Landru joue de son charme. Ils se revoient encore une autre fois... Puis, à la troisième, Landru lui propose le mariage. Elle accepte. Elle prend ses économies et le suit dans sa maison de Gambais. Et Landru notera dans son carnet : «deux allers pour Gambais, un seul retour…» Son forfait accompli, Landru retourne à Paris. Il n'oublie pas qu'il vit dans la clandestinité et il évite de se retrouver nez à nez avec la police. Mais en fait, la police a beaucoup à faire en ces temps de guerre. Elle s'intéresse surtout aux jeunes gens qui doivent être au front. Landru s'engouffre dans un immeuble et, à pas de loup, pour ne pas se faire remarquer par les voisins, il frappe à une porte. Sa femme lui ouvre, mais il ne reste pas longtemps : il prend juste le temps de lui remettre de l'argent… Catherine Landru sait que son mari vit d'escroquerie, elle sait aussi qu'il est recherché par la police et qu'il risque, s'il est pris, d'être envoyé à Cayenne. Mais est-elle au courant que son mari est devenu un criminel ? Est-elle au courant que l'argent qu'il lui remet vient des dépouilles de ses victimes ? Landru a aussi des cadeaux pour les siens. Tout criminel qu'il est, Landru est un homme très affectueux avec sa femme et ses enfants. Même quand il sera arrêté, il ne cessera de penser à eux. Landru s'est constitué une sorte de fichier où il note toutes les femmes à la recherche d'une liaison. Il y a les lettres qu'il écrit lui-même, mais il y a aussi celles de femmes esseulées, qui recherchent une âme sœur. Il note le nom, l'adresse, l'âge, et surtout, quand elle est spécifiée, la fortune. Il prend donc sa plume et écrit. La dame s'appelle Anne Collomb. Elle a quarante-quatre ans, elle est secrétaire dans une compagnie d'assurances et, avec la guerre, elle a perdu son mari. Le plus intéressant, c'est qu'elle a huit mille francs d'économie. C'est toujours bon à prendre, en ces temps de guerre… Comme d'autres victimes, elle est un peu déçue par le physique de Landru. Mais il se dégage quelque chose de magique de ce personnage. Elle accepte de se rendre chez Landru qui, bien sûr, se cache sous un faux nom. Elle prend la précaution d'en parler à sa famille, qui l'incite à la prudence. Le 27 décembre 1915, Landru l'invite à fêter le nouvel an chez lui. — ce sera charmant, nous ferons tous les deux des projets d'avenir ! Dans le carnet où il note ses dépenses, Landru marque comme d'habitude : «deux allers pour Gambais, un seul retour pour Paris.» A suivre K. Noubi