Résumé de la 10e partie n Amine découvre à l'improviste que sa mère a retrouvé l'usage de ses jambes. Conseillée par sa sœur, Fadhéla a décidé de ne rien dire à son mari et à ses enfants. Enfoncé dans un fauteuil, Amine donne l'impression d'apprendre son cours. En réalité, derrière le cahier qu'il a remonté jusqu'au front, il observe sa mère. Sihem fait ses devoirs, Zohir joue et son père n'est pas encore rentré. Fadhéla, elle, lit un magazine. Comment, se demande le jeune garçon, peut-elle continuer à vivre comme si les choses n'avaient pas changé pour elle ? Comment peut-elle mentir à sa famille, en continuant à faire croire qu'elle est handicapée à vie ? Fadhéla ferme brusquement sa revue. — Ah, dit-elle, il fait chaud... Amine, veux-tu aller me chercher à boire ? Amine ne répond pas. Et s'il lui disait, d'aller elle-même chercher à boire ? non pas en fauteuil roulant, mais en usant de ses jambes ! — Amine ! répète Fadhéla Comme il ne se lève pas, la jeune femme s'étonne. — Amine, tu dors ? Il se lève brusquement. — Non ! Il va à la cuisine, mais il reste un long moment à réfléchir. Cette comédie que joue sa mère commence à lui peser. Le secret est trop lourd pour lui ! — Amine, appelle Fadhéla de la pièce. Il retourne avec une bouteille et un verre. — Tiens, dit-il, avec une certaine brusquerie. Fadhéla n'en croit pas ses oreilles. — Qu'est-ce que tu as ? Même Sihem a levé les yeux de ses livres. — Tu as vu ? dit sa mère — Qu'est-ce qui se passe ? demande Sihem — Tu as vu comment il m'a remis la bouteille et le verre ? Avec brusquerie ! On dirait son père ! A ce moment-là, on entend le carillon. — C'est papa qui arrive, s'écrie Zohir — Tiens, il a sonné, dit Fadhéla, d'habitude, il entre comme un voleur, en ouvrant... Amine se lève. — Je vais lui ouvrir ! Il descend. Fadhéla ne comprend plus les réactions de son fils. — Depuis quelques jours, il a changé de comportement. Il ne me parle plus comme avant, il est devenu silencieux, fuyant même... — Il a beaucoup de travail, dit Sihem — Non, avec vous autres, il se comporte différemment. De l'étage, on entend les éclats de rire du jeune garçon, qui accueille son père. — Tu l'entends, dit Fadhéla, comment il accueille son père ? (à suivre...)