Résumé de la 21e partie n Au pénitencier de Eastham, où il a été envoyé, Clyde souffre le martyre. Pour en sortir, il songe même à se mutiler. Le détenu, très pâle, s'approche de lui, la hache à la main. — Tu es sûr de faire ce que tu veux faire ? — Oui, dit Clyde, je ne reviendrai pas en arrière ! — Tu diras que c'est un accident, n'est-ce pas ? — Ne crains rien. Comme l'homme hésite toujours, Clyde lui prend la hache et lui montre comment frapper. — Tu vises le gros orteil et celui à côté et tu donnes un coup sec... Comme ça ! Il mime le geste, remet la hache dans les mains de l'homme et tend son pied déchaussé. — Vas-y ! L'homme soulève la hache et, vite, comme pour ne pas changer d'avis, il l'abat sur le pied. Les orteils sautent dans un flot de sang. Clyde pousse un grand cri et tombe. Le détenu lâche la hache et se penche vers lui. — Tu as mal ? C'est toi qui l'as voulu, n'est-ce pas ? — Chut, je crie exprès, pour que les gardiens viennent ! Les gardiens accourent, en effet. Ils aperçoivent le détenu, debout devant Clyde. — Ne bouge pas ! — C'est un accident, dit le détenu — Oui, dit Clyde, il ne l'a pas fait exprès, c'est un accident. Il est aussitôt transféré à l'infirmerie. Il doit rester plusieurs jours sans pouvoir marcher, et une fois remis, il va faire semblant de marcher difficilement. C'est alors que son père revient à la charge, auprès du juge qu'il a déjà vu, pour demander la libération de son fils. — C'est inhumain de le laisser en prison, après ce qui s'est passé ! Le juge intervient et quelques jours après, le 8 février 1932, la liberté conditionnelle est accordée à Clyde. Il est libéré. C'est avec des béquilles qu'il sort de Eastham, c'est boitant qu'il arrive à Dallas, mais il est heureux. Il se rend tout de suite auprès de Bonnie et la serre dans ses bras. La jeune femme est émue en voyant son pied pansé. — Tu as fait cela ! — Oui, pour te revoir... Autrement, je tirais quatorze ans ! Elle se met à pleurer. — C'est injuste ! — Oui, dit Clyde, le gouvernement de ce pays est injuste ! Il serre les poings. — Mais il ne perd rien pour attendre ! — Oui, dit Bonnie, nous nous vengerons, nous vengerons tes pauvres orteils... — Et cette fois-ci, on ne se laissera pas prendre. Laisse-moi seulement le temps d'apprendre à marcher correctement ! (à suivre...)