Nostalgie n Des métiers, tels ceux de tailleur de vigne, de greffeur-laboureur, de maréchal-ferrant ou de chef de culture ont largement disparu du paysage rural dans El-Bahia. Largement répandus jusqu'au début des années 1980, les métiers agricoles se font aujourd'hui de plus en plus rares au point qu'il est très difficile de «dénicher» un tailleur de vigne, un élagueur ou un laboureur. Ce constat est partagé aussi bien par les responsables du secteur de l'agriculture que par des personnes très au fait des profondes mutations qu'a connues le monde rural ces dernières années, selon lesquels cet état de fait a été largement mis à nu par le Plan national de développement de l'agriculture (Pnda), notamment par la diversification des spéculations et la «massification» de l'arboriculture fruitière. La mise en œuvre, en 2000, de ce dispositif qui s'est traduit par un regain de vitalité notable de ce segment de l'activité économique, a permis de revaloriser les métiers de la terre que l'ancienne génération, celle qui a connu les ex-domaines autogérés, n'a pas transmis aux générations actuelles, déplorent les professionnels du secteur. A titre illustratif, la région englobant les localités de Boutlelis et de Misserguine, connue jadis pour ses vergers agrumicoles mais aussi comme l'un des terroirs viticoles de la wilaya d'Oran, ne compte actuellement que deux maîtres-tailleurs de vigne, indique le directeur de la Station régionale de protection des végétaux (Srpv). Octogénaires, ces derniers monnayent cher leur savoir-faire, commente le même responsable qui cite le cas de cet agriculteur, toujours dans la même région, qui trouve «toutes les peines du monde à s'offrir les services d'un greffeur pour l'entretien de ses oliviers». Les métiers de tailleurs de vigne ou de greffeurs ne sont pas les seuls à avoir disparu, sous les effets conjugués du vieillissement de la main-d'œuvre et de la très forte concurrence subie par le secteur de l'agriculture qui s'est retrouvé «dégarni», à partir des années 1970, de contingents entiers de jeunes fellahs, déplore la même source. Le même responsable, qui déplore également le transfert des centres de formation agricole de la tutelle de son secteur vers celle de l'emploi et de la formation professionnels, indique que le Centre de formation professionnelle et d'apprentissage (Cfpa) de Hassi Bounif qui, jadis, a formé des centaines d'agriculteurs, n'accueille actuellement qu'une poignée de jeunes ayant opté pour les métiers de leurs aïeux.