Saddam Hussein a été rapidement exécuté afin de ne pas laisser à l'ex-président irakien le «dernier mot» et l'occasion de compromettre Washington, a estimé l'ancien Premier ministre russe Evgueni Primakov dans une interview diffusée, hier, dimanche, sur la chaîne Rossia. Saddam Hussein a été exécuté afin «qu'il ne puisse pas avoir le dernier mot» et ne puisse pas dévoiler des informations compromettantes sur les relations que Washington entretenait avec son régime, a-t-il déclaré. Si Saddam Hussein «avait tout dit, l'actuel président américain aurait été grandement embarrassé», a affirmé l'ex-Premier ministre, un spécialiste du monde arabe jadis en bons termes avec l'ex-président irakien. Primakov a fait notamment référence à la coopération militaire entre Washington et Bagdad au cours des années 1980 alors que Washington cherchait à contrer la menace intégriste émanant de l'Iran. Il a estimé également que Saddam Hussein s'était mis d'accord avec les Etats-Unis avant le début de leur intervention en Irak, permettant aux Américains d'occuper l'Irak sans rencontrer d'opposition. Primakov, qui a été également chef de la diplomatie russe, a effectué deux missions confidentielles en Irak à la demande du président Vladimir Poutine, peu avant l'intervention anglo-américaine.