Bilan n Plus de 34 000 civils ont été tués dans des violences en Irak en 2006, a rapporté l'ONU, hier, mardi, journée la plus sanglante depuis le début de l'année avec plus de 100 personnes tuées dans une série d'attaques. Au lendemain de cette journée meurtrière qui a notamment touché l'université de Moustansiriyah, dans l'est de la capitale, où au moins 70 personnes ont été tuées et 169 blessées dans un double attentat, Bagdad soigne ses plaies ce mercredi matin et vit dans l'angoisse de représailles. Il s'agit de deux kamikazes et une voiture piégée qui ont explosé à quelques minutes d'intervalle, devant deux entrées de l'université, selon une source de sécurité. Peu après, des dizaines de corps déchiquetés jonchaient la chaussée, alors que des téléphones portables sonnaient dans le vide. Dans la matinée, quinze personnes avaient déjà trouvé la mort dans un double attentat à la bombe, au centre de Bagdad. Dix autres personnes ont été tuées, dans un marché du nord-est de la ville, par des hommes armés qui ont ouvert le feu sur la foule. Au total, plus de 100 personnes ont été tuées, hier, mardi, dans la capitale irakienne, qui a enregistré le bilan le plus sanglant depuis les attentats du 23 novembre dernier à Sadr City, qui avaient fait plus de 200 morts. Cette journée illustre tristement le décompte annuel de l'ONU : en 2006, les violences ont tué 34 452 civils en Irak, soit une moyenne de 94 morts par jour, selon le rapport des Nations unies. Près de la moitié des violences concernent Bagdad (16 867 tués), précisent les auteurs de ce rapport bimensuel sur la situation des droits de l'Homme dans le pays. «Les groupes armés sunnites et chiites tentent de prendre le contrôle des quartiers mixtes en intimidant et en assassinant les populations civiles», écrivent-ils. Plus de 36 000 Irakiens ont également été blessés en 2006. Et au moins 470 094 personnes ont été déplacées sous la contrainte, selon l'ONU, depuis l'attentat, en février dernier, contre la mosquée chiite de Samarra au nord de Bagdad qui avait provoqué une explosion des violences confessionnelles. La publication de ces statistiques intervient à quelques jours du lancement d'un nouveau plan de sécurité pour Bagdad, qui prévoit notamment un renfort de 17 500 GI's, dont les premiers éléments sont déjà sur place. Maliki a réaffirmé, hier, mardi, que ce plan viserait à réprimer les hors-la-loi et ne subirait aucune «interférence politique». «Ceux qui ne veulent pas être pourchassés par des militaires feraient mieux de respecter la loi», a-t-il mis en garde. Par ailleurs, quatre soldats américains ont été tués lundi, dernier, par l'explosion d'une bombe, a indiqué l'armée américaine, ce qui porte à 3 019 le nombre de militaires américains et personnels assimilés morts en Irak, depuis l'invasion du pays en mars 2003, selon les chiffres du Pentagone.