Plusieurs leaders syndicaux, dont les chefs des deux centrales à l'origine du mouvement de grève générale illimitée qui paralyse la Guinée depuis 14 jours, ont été libérés hier soir, peu après leur arrestation, a indiqué ce matin une responsable syndicale. «Nous avons été libérés hier (lundi) à 22h00 et avons été conduits au domicile du président, au camp (militaire) Samory (à Conakry) pour rencontrer M. Conté», a déclaré cette responsable. «Lors de cette rencontre, le président Conté a copieusement insulté le chef d'état-major des armées, le ministre de la Sécurité et le directeur de la police nationale leur reprochant d'avoir arrêté les syndicalistes sans son autorisation», a-t-elle précisé ajoutant aussi que les 50 syndicalistes et militants interpellés hier avaient tous été libérés. Ces syndicalistes avaient été arrêtés et «frappés», selon elle, par les hommes de la garde présidentielle menés par le fils du président. Pour rappel, 23 manifestants ont été tués hier lundi par les forces de l'ordre en Guinée, dont 18 dans la banlieue de Conakry, dans les affrontements les plus meurtriers depuis le début, le 10 janvier, d'un mouvement de contestation appelant au départ du président Lansana Conté. «A bas la dictature !», «Nous sommes prêts à mourir pour le changement !», scandaient sans cesse les manifestants. Dans le même temps, la violence de la répression suscitait de nombreuses inquiétudes au sein de la communauté internationale, le secrétaire général de l'ONU déplorant notamment l'usage «excessif» de la force.