Le mot d'ordre de grève lancé par la Fédération nationale de ce secteur (FNTS), qui est affiliée à l'Ugta, a été largement suivi. Hier, au deuxième jour de grève, le CHU Mustapha a enregistré un taux de participation proche des 100%, selon la section syndicale. “Nous faisons grève pour la réalisation des propositions du ministère de tutelle, pour bénéficier d'une prime de contagion de 4 000 à 5 000 DA pour l'ensemble des travailleurs, d'une prime de zone pour le personnel de santé exerçant dans le Sud et d'une prime de performance qui sera augmentée à 30%”, a résumé un membre de cette structure. Le responsable chargé de l'organique est néanmoins revenu sur la genèse du conflit, selon lui, le mouvement de débrayage est déclenché depuis l'année 2002, avec trois arrêts de travail de 48 heures chacun, dont le dernier date de juillet dernier. “Nous avons une plate-forme de revendications contenant dix points. Mais nous avons accepté, après des négociations avec la tutelle, les propositions de cette dernière”, a souligné l'organique de la section syndicale de l'hôpital Mustapha, en rappelant que la tutelle n'a rien fait pour donner suite à l'accord signé avec la FNTS. La réunion du 12 septembre a été alors décisive pour les syndicalistes de l'Ugta qui ont décidé, de “lever le gel de la grève déclenchée en juillet 2004”. Sauf que cette fois-ci le débrayage est illimité. Au CHU Mustapha-Bacha, salariés et syndicalistes ont accusé le ministère de la Santé, estimant que c'est lui qui les a contraints à aller vers une grève illimitée. “Le ministre a déclaré à la presse que cette grève n'a pas de sens. Non, il n'a pas raison. Il doit suivre le dossier des travailleurs de la santé et non pas le laisser à la commission ad hoc, c'est une fuite en avant”, s'est révolté M. Tigrine, secrétaire général de la section syndicale. D'après lui, “le ministre doit savoir que nous adhérons à la décision de notre fédération que la FNTS a tous les travailleurs derrière elle”. Présent hier au CHU Mustapha-Bacha, Rédha Aït Taleb, membre de la FNTS chargé des questions organiques, a annoncé que la grève nationale a été suivie à 92%, alors que la veille, le taux de participation était de 100%. M. Aït Taleb a confirmé l'existence de procès-verbaux signés par sa fédération et le ministère de la Santé. Il a également fait part d'un contact engagé, hier, à 14h, avec la FNTS, en l'accompagnant d'un commentaire. “La Fédération des travailleurs de la santé n'a pas l'intention de reculer. Deux ans après la grève de 2002, le ministère est venu avec d'autres propositions et nous les avons acceptées”. Le responsable fédéral nous confiera plus loin qu'il n'est pas “confiant” par rapport à l'évolution de la situation, cela d'autant que “c'est la 4e grève”. Il soutiendra également que la tutelle a suggéré à sa fédération d'introduire, par le biais de la Centrale syndicale, le dossier du régime indemnitaire et de l'inscrire dans le cadre de la prochaine bipartite. “Nous sommes prêts à défendre ce dossier, à condition que le ministère l'introduise lui-même auprès du Chef du gouvernement”, a déclaré Rédha Aït Taleb. H. A.