Un recensement sur l'évolution du chômage sera entamé prochainement par les pouvoirs publics. C'est ce qu'a révélé ce matin à la chaîne III Mustapha Belaïdi, spécialiste en gestion des ressources humaines et en emploi. Ce dernier a d'ailleurs estimé que «le taux de chômage de 12% est un taux qui indique une bonne santé économique rarement atteinte dans les pays émergents». Mais, il avertit qu'«un taux à 7 ou à 8% est impossible à atteindre dans la situation actuelle». Ce spécialiste invite les pouvoirs publics à ne pas faire «dans l'optimisme excessif concernant la réduction du chômage à de tels taux». Selon lui, les chiffres donnés ultérieurement peut être erronés. «Quand on demande à une personne si elle travaille, elle va dire oui. En revanche, si elle travaille à temps partiel ou dans l'informel, sa réponse sera négative.» L'ex-directeur de l'emploi à l'ONS souligne qu'«on risque de se tromper dans l'évaluation du taux de chômage d'où la première correction faite dans les années 2000 qui invitait à la pondération des appréciations de résultats». En termes de fiabilité des chiffres et des taux avancés récemment, le spécialiste estime qu'«ils ne sont pas précis mais la démarche est relativement scientifique». Et d'ajouter : «Les moyens et les compétences de l'ONS sont sérieux.» La démarche repose ainsi sur des recensements de la population active tous les dix ans qui «permettent de situer le taux de chômage avec une réalité précise». Mustapha Belaïdi a longuement expliqué les démarches à suivre pour calculer le taux de chômage en faisant remarquer que «l'ONS travaille sur la base d'enquêtes et d'échantillons en tenant compte des définitions du droit international du travail». Il faut, selon lui, distinguer «entre une personne qui est en âge de travailler et celle qui cherche du travail». Cela dépend des réponses des personnes questionnées. L'expert en ressources humaines insiste également sur «le travail dans le secteur informel qui est un emploi» même si, aux yeux de loi, c'est un phénomène à combattre puisqu'il a atteint des proportions alarmantes. En attendant, le spécialiste de l'emploi estime que les grands chantiers et l'apport du privé «doivent offrir des emplois pérennes et des situations sûres à l'avenir». C'est la seule condition pour baisser le taux de chômage en Algérie.