Le corbeau est, chez les auteurs musulmans, un signe néfaste, annonciateur de malheurs et de mort. Il représente également une fortune mal acquise, car le corbeau vit de rapine. Il représente encore un criminel qui commettra un meurtre et éprouvera des remords : on se rapporte, pour cette interprétation, à l'épisode coranique de Caïn tuant Abel. Caïn, après avoir commis son forfait, ne savait quoi faire du cadavre. «Dieu a envoyé un corbeau qui s'est mis à gratter la terre pour lui montrer comment il devait enfouir le corps de son frère. Malheur à moi, s'est écrié le meurtrier, ne pouvais-je, comme ce corbeau, creuser le sol pour enfouir les restes de mon frère ! Et il s'est laissé aller au repentir.» (Sourate 5, verset 31). Parmi les volatiles domestiques, il faut citer la poule : selon les interprètes musulmans, une femme stupide et bavarde (à cause de son caquètement ininterrompu), elle représente aussi des biens matériels, c'est pourquoi on pense que l'attraper, l'égorger ou manger sa chair annonce un enrichissement pour le rêveur. La même interprétation vaut si on s'empare des plumes de la poule et qu'on s'en revêt. Le coq désigne un personnage ambitieux, un homme possédant un grand pouvoir, parce que c'est un animal belliqueux. Chez les musulmans, le coq représente encore un esclave captif, parce qu'il ne peut pas s'envoler et reste sous la domination de l'homme. L'esclave en question est un non-arabe (‘ajamî) parce que le coq est originaire, croyait-on, de Perse. On rapporte ce rêve du calife Umar Ibn al Khattab : «Je me suis vu attaqué par un coq, qui m'a donné trois coups de bec». Asma bint Umaya lui a dit : «Tu mourras de la main d'un esclave non arabe».