Résumé de la 55e partie n Doug découvre le contenu de la lettre que Seamus a laissée à Ethel. A partir de là, que va-t-il manigancer ? Myles avait fait cuire un petit gigot, des haricots verts et préparé une salade de tomates avec des oignons. Il avait dressé la petite table dans le bureau et ouvert une bouteille de Bourgogne. Neeve alla rapidement passer un pantalon et un sweater avant de s'installer en soupirant dans un fauteuil avec un verre de vin. «C'est très gentil à toi, Préfet, dit-elle. — Eh bien, étant donné que tu nourris les vieux Mousquetaires du Bronx, demain soir, j'ai pensé que c'était chacun son tour.» Myles commença à découper le gigot. Neeve l'observa en silence. Il avait retrouvé une bonne mine. Ses yeux n'avaient plus ce regard las, lourd. «Je ne veux pas te faire des compliments, mais sais-tu que tu as l'air en pleine forme ? lui dit-elle. — ?a va bien.» Myles disposa les tranches de mouton impeccablement coupées dans l'assiette de Neeve. «J'espère que je n'ai pas mis trop d'ail.» Neeve goûta la première bouchée. «Parfait. Il faut que tu te sentes beaucoup mieux pour cuisiner comme ça.» Myles but une gorgée de Bourgogne. «Bon cru, et je m'y connais.» Son regard se voila. «Un peu de dépression, avait dit le médecin. La crise cardiaque, l'abandon de son travail, le pontage... — Et son inquiétude constante à mon sujet, avait ajouté Neeve. — Il se tourmente pour vous parce qu'il ne se pardonne pas d'être resté sans s'inquiéter pour votre mère. — Comment l'en empêcher ? — Que Nicky Sepetti reste en prison. Si ce n'est pas possible, poussez votre père à trouver une occupation lorsque viendra le printemps. En ce moment, il se ronge les sangs, Neeve. Il serait perdu sans vous, mais il s'en veut de dépendre émotionnellement de vous. Il est orgueilleux. Autre chose. Cessez de le materner.» C'était il y a six mois. Le printemps approchait, à présent. Neeve savait qu'elle avait fait l'impossible pour traiter Myles comme avant. Ils avaient des discussions énergiques sur tous les sujets, depuis le fait que Neeve avait accepté le prêt de Sal jusqu'aux différends politiques. «Tu es la première Kearny en quatre-vingt-dix ans à voter républicain, explosait Myles. — Ce n'est pas tout à fait comme perdre la foi. — Presque.» Et aujourd'hui, au moment où il est sur la bonne voie, le voilà complètement bouleversé à cause de Nicky Sepetti, songea-t-elle, et ça peut durer éternellement. Secouant inconsciemment la tête, elle jeta un regard autour d'elle, concluant comme à chaque fois que le bureau était sa pièce préférée de l'appartement, avec son tapis d'Orient usé où dominaient les nuances de rouge et de bleu, le divan de cuir et les fauteuils assortis, élégants et confortables. Les murs étaient couverts de photos. Myles recevant d'innombrables médailles et récompenses. Myles avec le maire, avec le gouverneur, avec le Président républicain. Les fenêtres donnaient sur l'Hudson. Les rideaux retenus par des embrasses n'avaient pas changé depuis que Renata les avait installés. D'époque victorienne, ils étaient d'un bleu profond et chaud rayé de cramoisi qui chatoyait à la lumière des appliques de cristal. (à suivre...)