Point n L'ancien Chef de gouvernement a tenu à rappeler qu'il n'était pas responsable de l'Exécutif durant la période où auraient eu lieu les faits jugés aujourd'hui à Blida. Le point de presse, tenu, hier, par le secrétaire général du RND, n'a pas manqué de déborder sur l'affaire Khalifa dont le procès se tient en ce moment au tribunal de Blida. Ahmed Ouyahia, dont le témoignage a été fortement souhaité par les avocats de certains accusés, a donc saisi cette occasion pour lever «certaines équivoques» et, surtout, dégager toute responsabilité dans ce qu'il a lui-même qualifié de «scandale du siècle». Les représentants de la presse reviennent à chaque fois à la charge et l'intervention de l'ancien Chef du gouvernement prend de plus en plus des allures d'un plaidoyer magistral. «J'ai quitté la chefferie du gouvernement en décembre 1998 et la première inspection de la banque a été effectuée une année plus tard», rappelle-t-il avant de préciser qu'il n'a été rappelé au gouvernement par le Président de la République qu'en mai 2003, soit deux mois après l'installation de l'administrateur de la banque d'El Khalifa. Ce qui équivaut à dire que, durant toute la période où auraient eu lieu les faits jugés aujourd'hui au tribunal de Blida, Ouyahia n'était pas responsable de l'Exécutif. Un confrère lui rappelle qu'il était tout de même ministre de la Justice. «Oui, concède-t-il, mais je ne pouvais pas interférer dans les affaires des juridictions puisque j'ai signé moi-même en mai 2002 une directive interdisant toute immixtion de la tutelle dans les affaires des juridictions». Ouyahia reconnaît également que l'affaire Khalifa, même si ce genre de scandale peut éclater dans n'importe quel pays, nous a rappelé «combien le principe de la loi est absent dans nos têtes» et constitue «un révélateur de tout le chemin qui nous reste à parcourir».Intervenant au lendemain de la sortie médiatique du principal accusé, Abdelmoumen Khalifa, l'ex-Chef du gouvernement, tout en reconnaissant le droit à celui-ci de bénéficier «comme tous les citoyens» de la présomption d'innocence, maintient son appréciation première, à savoir que l'affaire Khalifa constitue «le scandale du siècle», mais refuse, cependant, de la qualifier d'affaire «politico-financière». Revenant sur le souhait émis par certains avocats de le voir passer à la barre pour apporter son témoignage, le patron du RND a tenu à préciser qu'il n'a reçu aucune convocation de la présidente du tribunal tout en se disant disposé à témoigner si cela pouvait aider la justice dans son travail.