InfoSoir : le secteur de la ville vient de lancer des projets d'études variés destinés particulièrement à soigner l'image de nos espaces urbains… l Mohand-Saïd Khelifa : Depuis sa création en 2003, le secteur de la ville œuvre à mettre un terme à l'image terne de nos cités et à l'urbanisation sauvage qui ne cesse de prendre de l'ampleur ces dernières années. Notre démarche est fondée sur la base des études réalisées par des spécialistes chevronnés car les anciennes méthodes n'ont fait qu'aggraver la situation. Les études déjà lancées et les autres prévues pour l'avenir constituent des outils efficients d'aides à la prise de décision par les autorités locales pour maîtriser la croissance urbaine et mettre fin à l'étalement urbain sur les terres agricoles et enfin rééquilibrer la répartition de la population sur le territoire national. Tout en reconnaissant la valeur et l'importance de vos projets, certains estiment qu'ils sont survenus en retard… Qu'en pensez-vous ? l Absolument, mais je suis persuadé que la mise en œuvre de ces études-pilotes permettra la réhabilitation de nos villes actuelles et une meilleure planification pour la création d'espaces urbains. Par le passé, les communes n'avaient pas suffisamment de moyens humains et matériels et la grande partie des projets ont été réalisés en urgence, sans prendre en considération l'avenir des nouvelles générations. Le manque flagrant en matière d'infrastructures de santé, d'éducation, de sécurité et de loisirs s'est fait ressentir ces dernières années, d'où l'intérêt de la mise en œuvre d'une politique homogène de la ville. La décennie noire a eu aussi des répercussions néfastes sur nos villes, notamment sur la dégradation du tissu urbain… l Cela s'est traduit par l'apparition des bidonvilles due à l'exode rural. Ces habitations indécentes et anarchiques ont investi même les grandes métropoles, notamment la capitale et les autres villes côtières, ce qui a terni leur image. Le fardeau est certes lourd, mais je reste persuadé que nous allons relever le défi avec l'implication des différents acteurs de la sphère politique, économique ainsi que la société civile. Qu'en est-il des opportunités d'exploitation des résultats de ces études ? l Ce sont des actions intersectorielles visant l'instauration des conditions honorables au développement économique durable et judicieux de nos villes. J'insiste, toutefois, sur le fait que les études programmées permettent aux différents secteurs d'œuvrer dans la cohésion et en coordination des actions à lancer dans ce cadre. (*) Conseiller auprès du ministre délégué chargé de la ville.