L'Algérie a exporté pour la valeur de 1,066 milliard de dollars en produits hors hydrocarbures. C'est une première, mais cela reste insuffisant car le pays a besoin d'exporter pour l'équivalent de 21 milliards de dollars. Le constat a été établi par le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, lors de la cérémonie de commémoration du 50e anniversaire de la grève des 8 jours. Organisée dimanche par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) à l'hôtel El-Aurassi, la rencontre a regroupé de nombreux commerçants et moudjahidine, qui ont participé à la réussite de la grève de janvier 1957 et qui ont apporté des témoignages vivants. Le ministre a félicité les commerçants algériens «qui ont toujours été présents dans les moments les plus critiques». Il a relevé, toutefois, que le défi auquel doivent faire face les commerçants aujourd'hui est encore plus «grand». «Le commerce est un secteur stratégique et nous passons actuellement par une zone de turbulences très sensible», a-t-il expliqué en demandant aux commerçants d'unir leurs efforts à ceux de l'Etat pour «être au niveau des nouveaux enjeux économiques». Le ministre évoquait ainsi les «grands dossiers» comme les accords avec l'Union européenne (UE) et l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il a déclaré que la signature de l'accord d'adhésion de l'Algérie à cette organisation interviendra vers la fin 2007. «Les négociations sont en cours», a-t-il annoncé. L'accord d'association avec l'UE est considéré par El-Hachemi Djaâboub comme une ouverture inévitable vers l'espace mondial du libre-échange. L'Union européenne est le principal partenaire commercial de l'Algérie avec des échanges, en 2006, de l'ordre de 39 milliards de dollars, soit 53 % du volume global des échanges. Les exportations vers l'Europe ont atteint, à la même période, plus de 27 milliards de dollars et les importations 11,6 milliards de dollars. En 2006, les hydrocarbures ont représenté 98% du taux global des exportations. Sur un ton interrogatif, le ministre a martelé : «Notre destin est-il de dépendre exclusivement des exportations d'hydrocarbures ?» Concernant le grand espace d'échanges interarabes, le ministre a affirmé la volonté du gouvernement d'aller vers l'ouverture des frontières pour les marchandises des pays frères.