Urgence n «Il faut une campagne de sensibilisation et une prise en charge des occupations des habitants des zones humides.» C'est la solution idéale pour protéger les zones humides, selon Mohamed Seghir Noual, le directeur de la protection de la faune et de la flore à la direction générale des forêts. M. Noual, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a rappelé que l'Algérie compte plus de 1 451 zones humides recensées en 2006. «762 zones humides sont naturelles et 689 sont artificielles, toutes catégories confondues (lacs, sebkhas, marées…)», explique M. Noual. Selon lui, «ces zones ont une très grande valeur écologique car elles recèlent une très importante diversité biologique. Ce qui explique que la communauté internationale célèbre chaque année, la Journée mondiale des zones humides pour commémorer la signature de la convention sur ces zones humides intervenue le 2 février 1971 en Iran et à laquelle l'Algérie a adhéré en décembre 1982». Vu cette importance écologique, la direction des forêts a procédé, en 2006, à actualiser le recensement pour classer de nouvelles zones, ce qui nous a permis de sérier 42 nouvelles zones, représentant 3 millions d'hectares de superficie sur la liste des espaces protégés». L'intervenant a rappelé tout de même que ces espaces sont très fragiles. «Nous allons inscrire des projets de proximité de développement rural, en mettant en place des actions hydrauliques, d'agriculture, de forêts… pour essayer de prendre en charge les préoccupations de populations qui vivent à l'intérieur, autour et à proximité des ces zones pour atténuer la pression sur ces ressources naturelles». Concernant la protection des espèces de la faune en voie de disparition menacée justement par ces populations, M. Noual a souligné qu'en plus des lois qui sont très claires dans ce domaine il y a un nouveau décret sur la chasse. Une loi qui a donné un statut spécifique de protection à 23 espèces menacées de disparition. Les services des forêts sont en train de lutter contre le braconnage. Mais, pour lui, «il faut surtout sensibiliser. A ce propos nous avons réalisé un centre d'éducation et de sensibilisation pour les enfants et les adultes à Réghaïa. Concernant le classement des zones d'importance internationale, M. Noual a expliqué que ce statut leur confère une reconnaissance internationale qui pourrait susciter des financements comme c'est le cas pour le lac de Réghaïa. C'est aussi une étape pour aller vers leur classement en réserves naturelles universelles protégées». Concernant le financement justement, l'intervenant a expliqué que 90 % vient de l'Etat. Abordant le problème du réchauffement climatique, M. Noual a expliqué que son département, la direction générale des forêts, envisage un projet de reboisement d'un million deux cents mille hectares dans les zones steppiques et les zones menacées par la désertification.