Résumé de la 29e partie n Mohamed et Souad sont bien, dans le refuge de la montagne où Souad est en convalescence. Quant à lui, il essaye d'oublier ce que sa femme lui a fait. Voilà cinq jours qu'ils sont ensemble. Ils n'ont pas arrêté de gambader et de s'en donner à cœur joie. Souad a retrouvé l'usage de ses jambes et elle a repris des couleurs. Ce soir, après le dîner, ils sont restés au rez-de-chaussée, à se chauffer à la cheminée. Les rares clients sont montés dans leurs chambres et l'aubergiste a fini par partir. Ils sont seuls. — Dans deux jours nous rentrons, dit-il. Elle lève vers lui un regard attristé. — Déjà ? dit-elle. Il soupire. — Hélas, le temps passe très vite. — Il ne passe pas, dit-elle, il vole ! — Nous pourrons revenir, dit-il. — Il n'y aura plus le prétexte de la convalescence... Il se tait un moment et reprend. — Nous pourrons être tout le temps ensemble, dit-il. Elle lève vers lui un regard effrayé. Elle ne comprend pas ce qu'il veut dire. Mohamed continue. — Ce serait si bien, d'être ensemble... — Ici ? demande-t-elle timidement. — Ici et ailleurs ! Mais que veut-il dire ? Il lui prend la main. — Souad... je t'aime ! Elle tressaillit. Il se penche davantage vers elle. — Je t'aime, répète-t-il. — C'est de la folie, dit-elle. Elle le voyait venir, mais elle est quand même surprise par la déclaration. — Toi et moi, dit-il, nous pourrons être heureux... — Tu oublies ta femme... — Je n'ai plus aucun lien affectif avec ma femme ! — Tes enfants... — Ils restent mes enfants... je les aimerai comme par le passé, je leur assurerai leur avenir... — Et moi ? demande-t-elle angoissée, tu me placeras où ? — Nous prendrons un appartement... Elle voit ce qu'il lui propose : l'épouser, mais tout en gardant sa première épouse. Elle tressaillit de nouveau. — Ne dis pas non tout de suite, prends le temps de réfléchir... — Oui, dit-elle. — Dis-moi seulement si tu m'aimes... — Oui, dit-elle dans un souffle. (à suivre...)