Pourparlers L?ancienne éminence grise du pouvoir au Soudan ne veut pas être en reste dans le processus de paix en cours dans son pays. L'opposant islamiste soudanais Hassan Tourabi a annoncé hier une prochaine rencontre avec le chef de la guérilla sudiste John Garang qui négocie actuellement un accord de paix avec le gouvernement. Dans le même temps, le parti de M. Tourabi, le Congrès national populaire (CNP), a rendu public un programme de réconciliation nationale proposant la formation d'un gouvernement de transition composé des autorités actuelles, des sudistes et de l'opposition nordiste, qui dirigerait le pays pendant un an après la signature de la paix entre Khartoum et la guérilla sudiste. «Des contacts sont en cours pour la tenue d'une réunion entre M. Garang et moi-même», a déclaré M. Tourabi à des journalistes à Khartoum, sans préciser de date. M. Tourabi, libéré le 13 octobre après près de trois ans de détention par les autorités, a estimé que toute paix entre le gouvernement et les Sudistes «s'effondrerait s'il n'y avait pas de véritable démocratie dans le pays». Les pourparlers de paix au Kenya entre M. Garang, le chef de l'Armée populaire de libération du Soudan (Spla), et le gouvernement islamiste de Khartoum doivent reprendre le 30 novembre et les deux parties espèrent parvenir à un accord d'ici à la fin de l'année. Un dirigeant du CNP, Béchir Adam Rahmah, a proposé, pour sa part, un programme de réconciliation nationale incluant la formation d'un gouvernement pour une période d'un an, dans lequel 30% des portefeuilles seraient détenus par le cabinet actuel, 30% par la Spla et 40% par les partis nordistes d'opposition. A l'issue de la période d'un an, des élections, présidentielle et législatives, seraient tenues, et dont serait issu un gouvernement qui dirigerait le pays pendant les cinq années restantes de la période intérimaire, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. En juillet 2002, Khartoum et la guérilla sudiste avaient convenu que le sud du Soudan, en proie à une guerre civile depuis 1983, bénéficierait d'une période d'autonomie de six ans, au terme de laquelle serait organisé un référendum d'autodétermination.