Réalité n Dans un environnement de plus en plus indifférent à la détresse humaine, la cité sociale de Boukhalfa dispense un peu de chaleur à des «laissés-pour-compte». Enfants abandonnés, vieux délaissés par leur propre progéniture et adolescents en difficulté ont désormais une adresse pour échapper à la rue et sa loi implacable. La cité sociale de Boukhalfa, dans la commune de Tizi Ouzou, créée par le ministère de la Solidarité nationale, accueille ces victimes d'une société qui perd peu à peu de son sens de la solidarité. L'établissement compte une pouponnière, un centre pour personnes âgées et un autre de rééducation. Durant l'année 2006, la pouponnière a accueilli 56 enfants dont 9 venant d'autres wilayas que Tizi Ouzou. Parmi ces enfants abandonnés, 14 ont été repris par leur mère. Il est à noter que durant l'année 2005, la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré le plus fort taux, au niveau social, d'enfants repris par leur mère. Et parfois ce sont les deux parents qui se présentent pour reprendre leur bébé. Durant l'année 2006, 7 autres enfants ont été placés dans des familles d'accueil à l'étranger. Notons enfin que ceux qui restent au niveau du centre seront placés en kafala. Pour le mois de juillet de l'année en cours, la pouponnière de Boukhalfa a enregistré 8 nouvelles admissions. Le centre de rééducation reçoit des mineurs orientés vers les différents tribunaux du pays. Parmi les 40 enfants qu'il compte actuellement, un est originaire de Ouargla. Parmi ces adolescents en difficulté, 2 sont scolarisés et 5 suivent une formation professionnelle. Durant l'année 2006, le nombre d'enfants orientés vers le centre de Boukhalfa était de 20. Le troisième établissement de la cité sociale est le centre d'accueil pour personnes âgées. Celui-ci était jadis sis dans la localité de Yakourène, mais vu les mauvaises conditions d'accueil au niveau dudit foyer, le ministère a décidé de son transfert vers Tizi Ouzou. Le centre de Boukhalfa est beaucoup plus spacieux que le premier et offre de meilleures conditions et un cadre de vie beaucoup plus chaleureux. D'ailleurs si ce n'est cette tristesse qui se lit dans les yeux des vieillards, notamment ceux abandonnés par leurs enfants, les pensionnaires disent qu'ils ne manquent de rien. Une ambulance a été octroyée au centre par le ministère de la Solidarité, lors du déplacement de M. Ould Abbas, jeudi dernier au niveau de ladite cité sociale.