Agriculture n Dans le cadre de l'assainissement et de l'organisation de la profession, des opérations d'élaboration du statut de l'exploitation agricole et d'identification ainsi que d'enregistrement des agriculteurs, ont été menées par la Chambre nationale d'agriculture (CNA). Ces opérations ont permis la reconnaissance de 275 286 agriculteurs qui bénéficient d'un acte dont la valeur légale est reconnue et exigée par les autorités publiques pour leur insertion dans les Programmes de développement de l'agriculture (Pnda) et la radiation de 24 819 agriculteurs du registre national en 2005. «De cette façon on saura qui fait quoi et où», dira Oueld Hocine Mohamed Chérif, président de la CNA, lors d'une conférence-débat animée hier, au siège du quotidien El Moudjahid. Dans cette optique, le CNA vise à mettre en place un véritable fichier national des exploitations agricoles afin de faciliter l'étude économique des projets dans le secteur. Concernant les différents problèmes que rencontrent certains produits sur le marché national, M. Oueld Hocine dénonce le «lobbying» qui cause beaucoup de problèmes à la profession «pour la pomme de terre, les quotas ont été décidés à l'étranger. Il existe un lobby pour thésauriser ce tubercule», avant d'ajouter que «ni l'Etat ni les professionnels de l'agriculture ne sont responsables de cette situation. Il y a un dérapage dans les circuits de production et trop d'intermédiaires entre le producteur et les consommateurs». Intervenant sur la question, Malek Serraï, expert international, regrette qu'«il y ait d'anciens cadres et des retraités du ministère de l'Agriculture qui sont impliqués dans la spéculation profitant de leur parfaite connaissance du domaine». Pour la tomate industrielle qui connaît des difficultés réelles, l'orateur précisera que ce domaine présente un chiffre d'affaires de 10 à 12 milliards de dinars, emploie 100 000 personnes, compte 10 000 exploitations agricoles, de 25 à 30 000 hectares et 30 usines, «mais malheureusement, les industriels se transforment en importateurs. Que peut faire l'agriculteur dans ce cas ?» s'interroge-t-il pour expliquer la désertion du secteur par les agriculteurs. D'autres sujets ont également été abordés par M. Oueld Hocine dans cette conférence notamment le domaine du froid mal contrôlé, l'orange qui est vendue avant l'ouverture officielle des campagnes de cueillette au détriment de la santé publique, le programme lait qui nécessitera l'importation de 50 000 génisses gestantes par an pendant plusieurs années pour relancer la production laitière. Par ailleurs, le président de la CNA déplore le manque de moyens attribué au secteur de l'agriculture qui nécessite, selon les spécialistes, une enveloppe de 10 milliards de dinars d'un côté et se félicite de l'installation prochaine du Crédit agricole français en Algérie de l'autre. l Le président de la CNA a affirmé que des efforts importants ont été fournis en matière d'extension des superficies plantées (près de 500 000 hectares) et que la production ainsi que la productivité se sont nettement accrues par rapport aux années 1991-2000. C'est ainsi que la production des cultures maraîchères ainsi que la pomme de terre ont connu un taux d'accroissement de 78% et 32% pour la tomate industrielle, un accroissement de 45,6% des superficies des arbres fruitiers (noyaux et pépins), ce taux est de 63% pour les agrumes. Les superficies oléicoles ont augmenté de 38,3% et la productivité a atteint 29 kg par arbres en 2004 au lieu de 13 kg avant (l'année 2004 a connu une production historique de 657 000 hectolitres). Quant à la production des dattes, elle varie entre 4,2 et 5 millions de quintaux.