Prudence n Pourtant cité à comparaître en tant que témoin dans le procès Khalifa, le chef du MSP n'a pas souhaité s'exprimer sur «une affaire entre les mains de la justice». Le spectre de l'affaire des dossiers qu'il a affirmé détenir, a plané sur la conférence de presse animée, hier, par le président du Mouvement de la société pour la paix au siège du parti. Décortiqués, les propos de Boudjerra Soltani laissent penser que les membres du conseil consultatif du mouvement, réunis en session ordinaire au début du mois, n'ont pas trop apprécié son pavé qui a fait tant de remous. «Le conseil consultatif a évalué cette affaire et ses conséquences et il a redressé certaines erreurs. Chaque responsable peut se tromper. Je ne peux pas avoir raison contre 208 membres du Conseil». Une sentence qui sonne comme un aveu de culpabilité de celui qui a affirmé, en décembre dernier, détenir des dossiers impliquant de hauts responsables de l'Etat dans des affaires de corruption avant d'être publiquement rappelé à l'ordre par le Président de la République. Cela équivaudrait-il à un avortement de la campagne «Stop corruption» annoncée en grande pompe par la direction du parti ? Soltani renoue avec son ambiguïté légendaire et nie un tel état de fait tout en tentant… d'en faire endosser la responsabilité au majliss echoura. «La campagne se poursuit toujours. Mais vous êtes libres de tirer les conclusions. Ecrivez, si vous voulez, que le majliss echoura a fait avorter le projet Stop corruption, mais nul ne pourra dire que Boudjerra Soltani est derrière cet avortement», lâche-t-il à l'adresse des représentants de la presse. Interrogé au sujet de son avenir au sein du gouvernement, le ministre d'Etat n'a ni infirmé ni confirmé son départ de l'exécutif au prochain remaniement ministériel, se contentant d'estimer que la «question fait partie du cours normal des événements». Au sujet du procès de l'affaire Khalifa, dans lequel il est cité à comparaître en tant que témoin, le chef du MSP n'a pas souhaité s'exprimer sur «une affaire entre les mains de la justice». Soltani s'est montré, en revanche, plus disert quand il a évoqué la question des prochaines échéances électorales et de l'Alliance présidentielle. Ainsi, rappelant que ses pairs au sein de l'Alliance ont rejeté le principe de la présentation de listes communes, l'orateur estime que l'année en cours sera «celle de la concurrence loyale entre les partis et non celle des alliances». Ce qui ne remet nullement en cause l‘existence de l'Alliance présidentielle qui doit rester, dit-il, comme une garantie «pour le succès de la réconciliation nationale et du programme du Président de la République». Enfin, tout en jugeant inopportunes l'option du jumelage des prochaines élections législatives et locales et la prorogation du mandat du Parlement, Soltani a réitéré le soutien de son mouvement à la révision du code communal de wilaya et au maintien du mode de scrutin en vigueur (la représentation proportionnelle partielle).