Législation n Le Syndicat national de l'administration publique (Snapap) fustige le contenu du nouveau statut de la Fonction publique. En effet, le Snapap estime que certains articles remettent en cause le droit de grève et les acquis des fonctionnaires. Comme il souligne le caractère dangereux de cette loi qui consacre le licenciement sans préavis. Jeudi dernier, les membres du Snapap ont haussé le ton sur le nouveau statut de la Fonction publique. Lors d'une réunion à Boumerdès, Rachid Malaoui, président de ce syndicat, a averti les assistants quant aux «aspects négatifs de cette nouvelle loi, relevés par les experts». Et de citer «les possibilités de licenciement sans préavis et la volonté d'exclure tous les opposants des instances en faisant valoir le droit de représentativité». Pour sa part, le professeur Chouicha, spécialiste en la matière, considère que «le droit de grève est régi, en plus de la législation par la réglementation». Ce qui constitue, aux yeux des syndicalistes présents, un danger pour le droit des travailleurs. Le spécialiste relève également «la généralisation de la contractualisation et la relation de travail dans son article 19». Selon cet expert, le plus grave se trouve dans l'article 8 qui «vise la division des travailleurs à travers la répartition des fonctions en quatre groupes, eux-mêmes, scindés en sous-groupes». Ainsi, le Snapap décèle dans certains articles de la nouvelle loi des contradictions avec le droit et la liberté syndicale. L'un des représentants du Snapap fait remarquer à ce propos que «l'article 26 stipule que la liberté de penser est assurée pour le fonctionnaire dans les limites du devoir de réserve qui lui sont imposées». Pis encore, les syndicalistes estiment qu'il y a ambiguïté sur la présidence des commissions paritaires dont le rôle est plus réduit qu'auparavant. C'est donc un véritable réquisitoire en direction des pouvoirs publics. Le Snapap compte engager dans les prochains jours une campagne de sensibilisation des travailleurs de la Fonction publique pour leur montrer les contradictions de cette nouvelle loi.