Le front social commence à bouger. Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a décidé de prendre les devants pour réclamer une augmentation des salaires. Des grèves cycliques seront ainsi enclenchées, dès le mois de février, dans tous les secteurs représentés par le syndicat (santé, enseignement supérieur, communes, wilayas, travaux publics et hydraulique). La « stratégie » adoptée par le Snapap, au cours d'une réunion tenue dimanche à Alger, est d'entamer des journées de protestation tour à tour par les différents syndicats qui y sont affiliés. « Si le gouvernement ne réagit pas », le Snapap envisage d'organiser une grève qui paralysera tous les secteurs de la Fonction publique. « Avec toutes ces entraves à la liberté syndicale, on veut apparemment casser les syndicats. Mais les gens n'en peuvent plus. Ils peuvent bouger même sans représentation syndicale », estime M. Malaoui, président du Snapap. Le syndicat des travailleurs de la santé sera le premier à entamer le cycle des grèves suivi par celui des communes. Les dates des protestations n'ont pas encore été fixées. Une conférence nationale, réunissant les syndicats autonomes et la centrale syndicale, devrait également, selon M. Malaoui, se tenir en février pour discuter notamment de « l'instrumentalisation des institutions de l'Etat (comme la justice) pour verrouiller l'activité syndicale ». Le président du Snapap s'insurge contre le fait que l'élaboration des statuts de la Fonction publique n'a pas inclus les syndicats autonomes. « J'espère que l'UGTA comprendra qu'elle n'est pas seule sur le terrain », lance-t-il. Le premier responsable du Snapap considère qu'il n'est pas normal que les salaires soient bloqués alors que le pouvoir d'achat ne cesse de se détériorer. La décision du Snapap d'entamer des actions de protestation intervient quelques jours après la grève des enseignants. La situation devient, selon les syndicalistes, très préoccupante. Le syndicat autonome des fonctionnaires a, par ailleurs, représenté l'Algérie au Forum social qui s'est tenu récemment dans la capitale du Mali. « Le Snapap mène un combat interne et externe pour faire aboutir ses revendications (...). Les Etats africains ont abandonné le secteur public. Et si l'Etat algérien n'y prend pas garde, nous allons suivre le même chemin », prévient M. Malaoui. Le Snapap envisage également de participer au Forum social maghrébin qui se tiendra au Maroc du 27 au 29 janvier.