La promulgation de six décrets exécutifs en application de la loi de février 2002, met fin au monopole de la Sonelgaz et ouvre la voie à la concurrence. Jusque-là monopole exclusif de Sonelgaz, le marché de l'électricité entre de plain-pied dans la concurrence avec la promulgation de six décrets exécutifs qui impulseront l'application de la loi de février 2002 qui prévoit l'introduction de la concurrence dans le secteur. De passage ce matin sur les ondes de la Chaîne III, le président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz a expliqué que les nouveaux textes publiés au Journal officiel ont trait essentiellement aux volets production et transport, aux modalités d'octroi des décisions d'exploiter ainsi qu'à la régulation du marché. Tout comme ils ont clairement défini les droits et obligations de chaque opérateur. «Ces textes décrivent d'une manière opérationnelle comment va s'opérer l'installation des producteurs», a affirmé Nadjib Athmane qui a précisé que la concurrence ne touchera, en fait, que le volet production, et épargnera les réseaux de transport de l'électricité qui constituent, «en quelque sorte, un monopole historique de Sonelgaz». Hormis cette dernière, rappelle l'orateur, il y a au moins 4 nouveaux opérateurs indépendants (Kahrama à Arzew, SKS à Skikda, SKB qui va bientôt mettre en service une centrale à Berrouaghia et SKH, société au capital en majorité étranger et dont la centrale de 1200 MW entrera en production avant la fin de l'année prochaine). Ce qui, bien entendu, reste insuffisant pour insuffler une véritable dynamique au marché, d'autant plus que «pour qu'il y ait de la concurrence, il faut une offre abondante». Dans ce sens, M. Athmane préconise la levée des contraintes qui font que la filière n'a attiré que très peu d'investisseurs en dépit des réelles opportunités du marché caractérisé, notamment, par une demande importante. Pour illustrer ses propos, l'orateur rappelle que les besoins du pays en électricité sont estimés entre 6 000 et 6 400 MW et, surtout, Sonelgaz a, à plusieurs reprises, recouru au délestage pour satisfaire la demande.La société publique, qui détient jusque-là le monopole, aura-t-elle pour autant les capacités de faire face à des opérateurs étrangers aux moyens considérables et à l'expérience avérée ? Tout en affirmant que l'entreprise «continuera à assurer son activité, mais de manière différente», M. Athmane a concédé qu'«il est clair qu'il y a un effort qu'il faut consentir pour amener le parc de production de Sonelgaz à rivaliser avec ceux qui viendront avec des moyens modernes et performants».