La Commission de régulation de l'électricité et du gaz a organisé, hier au siège du ministère de l'Energie et des Mines, une rencontre avec les producteurs d'électricité et les autoproducteurs. Cette rencontre avait pour but essentiel d'expliquer les nombreux textes réglementaires publiés, en application de la loi n° 02-01 du 5 février 2002 relative à l'électricité et la distribution du gaz par canalisations. La Commission qui a appelé les producteurs à se conformer à la nouvelle réglementation et ce, en perspective de l'ouverture progressive de l'activité de production à la concurrence, a mis à profit cette rencontre pour informer les opérateurs des décrets consacrant le libre exercice de l'activité. En effet, les six décrets exécutifs qui seront publiés dans le Journal officiel, devraient donner une impulsion à l'application de la loi de février 2002, pour l'ouverture des marchés du gaz et de l'électricité du pays. Ces textes décrivent d'une manière opérationnelle l'installation des producteurs intéressés par ce segment d'activité. C'est ainsi que deux de ces décrets sont liés à la production. L'un prévoit la procédure d'octroi de l'autorisation d'exploiter étant donné que la loi stipule aujourd'hui que la production de l'électricité est libre ; le second concerne les droits et les obligations du producteur de l'électricité. Par ailleurs, Les quatre autres traitent du réseau de transport. Il s'agit des règles et la construction des réseaux de l'électricité et du gaz. Un des quatre textes prévoit aussi la constitution d'un Conseil consultatif de la commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG). L'objectif de l'ouverture des marchés dans ce secteur est de répondre à la demande croissante d'électricité et d'améliorer la qualité du service au meilleur prix en favorisant la concurrence. La demande de l'électricité est évaluée, actuellement à 6 400 mégawats et une capacité de 7 000 mégawats est installée. Quant aux réserves, elles restent très faibles. En plus de la satisfaction de la demande locale, cette libéralisation facilitera la création d'un marché local de l'électricité et permettra de développer l'exportation de l'électricité vers les marchés européens. Cependant le chemin vers une ouverture réelle de ce marché est à son début et reste encore long. Depuis la promulgation de la loi, des investissements d'un montant de 2 milliards de dollars ont été engagés pour produire près de 3 000 MW, mais cela reste en deçà des ambitions du secteur, même si, depuis la promulgation de la nouvelle loi, le marché de la production s'est diversifié. Outre Sonelgaz, il existe quatre nouveaux producteurs d'énergie électrique. Ce sont les deux sociétés déjà opérationnelles qui sont Kahrama-Arzew (336 MW) et SKS-Skikda (825 MW), en plus de SKB Berrouaghia (484 MW) et de celle de SKH Hadjret Ennouss (1 200 MW), dont d'entrée en service est prévue pour la fin 2008. Sonelgaz, qui garde un monopole naturel sur le réseau du transport et celui de la distribution, devra néanmoins se préparer à affronter la concurrence dans le domaine de la production et s'atteler à moderniser son parc de centrales.