Dilemme n Les initiatives engagées par l'APC de Sidi M'hamed portant sur la structuration des marchés intermédiaires n'aboutissent toujours pas à l'organisation des centaines de personnes qui travaillent dans l'économie informelle. Le commerce informel ne date pas d'aujourd'hui, il existe depuis les années 1970. La seule nouveauté tient au fait que les vendeurs à la sauvette d'aujourd'hui, n'étalent plus leurs marchandises à même le sol. «Ils squattent les espaces publics et les trottoirs pour installer des tables en métal. Ce qui est strictement interdit par la loi», explique Mokhtar Bourouina président de l'APC de Sidi-M'hamed, qui insiste sur l'importance pour sa commune de restituer la voie publique. Il reconnaît, en revanche, que l'éradication de ce phénomène est une tâche plus que compliquée. «Dans une commune comme Sidi M'hamed de 3 km2, les espaces pouvant servir à la création de marchés de proximité ou même de type parisien sont presque introuvables et même s'ils existent, ils sont tiraillés entre ceux qui les réclament pour un terrain de foot et ceux qui les veulent pour un espace de jeux, ou un parking», a tenu à préciser M. Bourouina. L'autre problème soulevé par notre interlocuteur concerne le nombre incommensurable de personnes qui vivent de ce commerce, et pour qui il faudrait proposer des solutions adéquates et concrètes car il serait, selon lui, malhonnête de préconiser «pouvoir légaliser tous les jeunes exerçant dans l'informel». Parmi les actions entreprises dans le cadre de la suppression des marchés parallèles, le P/APC de Sidi M'hamed citera l'exemple de la rue Bichat dont «les vendeurs ont été déplacés à la rue Molière avec des autorisations provisoires en attendant leur régularisation finale. Ce nouvel espace aménagé à cet effet, a accueilli 40 personnes travaillant jadis dans l'informel». Et de poursuivre : «La rue Balzac et une partie de la placette Zabana ont été la deuxième étape à laquelle la commune de Sidi M'hamed s'est attaquée ces derniers temps». Quant au marché informel installé à la rue Ferhat Boussaâd (ex-Meissonnier), il a été totalement éradiqué il y a environ un mois. A ce propos, M. Bourouina nous avait confié que dans cet espace, les places étaient généralement louées à des jeunes étrangers au quartier. «On y trouvait même des Chinois. Et ce, avec la complicité de certains commerçants qui, eux aussi, semblaient avoir trouvé leurs comptes, dans la mesure où beaucoup d'entre eux avaient transformé leurs magasins en dépôt. La responsabilité est, donc, partagée.»