Bilan n Au moins 66 personnes ont péri dans un attentat, perpétré dans la nuit de dimanche à lundi, dans un train reliant l'Inde au Pakistan. «Nous avons compté 66 corps jusqu'ici. Trente personnes sont blessées. Elles ont été emmenées à New Delhi», a déclaré le commissaire de police de Panipat (nord de New Delhi), Mohinder Singh. Une boule de feu a ravagé, dimanche, vers minuit, deux wagons du «train de l'amitié» reliant New Delhi à la frontière pakistanaise, ont indiqué des responsables officiels. «Nous dormions quand j'ai entendu l'explosion», a raconté un survivant à Times Now. «Les portes du wagon étaient fermées, nous ne pouvions pas les ouvrir et je suffoquais», a-t-il poursuivi. «Les passagers ont été pris de panique… C'était le chaos dans le train», a déclaré un autre survivant à l'agence PTI. Les télévisions ont montré des sauveteurs à l'intérieur des wagons incendiés. Selon la chaîne Times Now, les secours ont mis 90 minutes à arriver. Le convoi était à 5 km de la ville de Panipat, à 100 km au nord de la capitale indienne. Le ministre des Chemins de fer, Lalu Prasad Yadav, a dit qu'il s'agissait d'un attentat, précisant que des explosifs à base de kérosène avaient été retrouvés dans deux valises dans le train. «Les intentions sont évidentes : c'est une tentative pour déstabiliser le processus de paix entre l'Inde et le Pakistan», a ajouté le ministre indien. La chaîne New Delhi Télévision, citant les services de renseignements, a rapproché cet attentat de ceux du 11 juillet 2006 commis dans des trains de Bombay (187 morts et plus de 800 blessés). Des témoins ont dit avoir entendu deux explosions. «La police a retrouvé un détonateur sur place et nous en avons déduit qu'il s'agissait d'un sabotage», a déclaré le directeur général des Chemins de fer du nord de l'Inde. «Quels que soient ceux qui ont fait cela, c'est contre la paix, contre les relations amicales que nous essayons de nouer avec d'autres pays», a déploré le ministre de l'Intérieur Shiv Raj Patil, en allusion au Pakistan. Le Premier ministre Manmohan Singh a exprimé sa «souffrance» et son «chagrin». «Les coupables seront rattrapés», a-t-il promis. Islamabad a aussi condamné l'attentat. «C'est un horrible acte de terrorisme», a affirmé le ministre pakistanais des Affaires étrangères en ajoutant que cet attentat ne «remet pas du tout en cause» sa visite prévue en Inde du 20 au 23 février. «Nous condamnons cet acte et exprimons nos sympathies aux familles des victimes», a affirmé, de son côté, la porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères en ajoutant que «les informations préliminaires indiquent que la plupart des victimes sont des Pakistanais». Interrogée sur l'impact de cet attentat sur le processus de réchauffement des relations entre l'Inde et le Pakistan, la porte-parole a affirmé : «Nous ne pouvons pas préjuger des mobiles de cet acte de terrorisme. Nous devons attendre les conclusions de l'enquête indienne.» Les deux puissances nucléaires rivales se sont livré trois guerres depuis la partition d'août 1947, dont deux à propos du Cachemire. Dans le cadre du processus de paix, ils avaient décidé fin 2006 de coopérer à la lutte antiterroriste.