Marasme n Livrés à leur sort, «les élèves-pilotes algériens en chômage» montent, une nouvelle fois, au créneau pour porter leurs voix aux autorités concernées. Après une formation complémentaire à l'Académie jordanienne d'aviation prise en charge par l'Etat, quelque 160 pilotes de ligne ayant bénéficié, en Angleterre, d'une formation à Khalifa Airways avant sa dissolution, restent sans emploi et sans aucune perspective. Rien ne laisse présager pour eux une solution à l'avenir. Depuis août 2006 à ce jour et après moult actions, le collectif n'arrive pas à voir le bout du tunnel. Lors d'une conférence de presse organisée, hier, et en présence du secrétaire général du Syndicat des pilotes de ligne à Air Algérie (Spla), Mahmoud Ahcène, l'un des animateurs de la conférence a affirmé que, lors de la conférence annuelle de l'Union maghrébine des pilotes de ligne (Umpl) tenue du 13 au 15 du mois en cours, «nous avons reçu des promesses de la part des Marocains, des Tunisiens et des Sénégalais pour un recrutement dans leurs pays respectifs». Une lueur d'espoir pour ces jeunes, mais «ça reste au stade de promesses», disent-ils. S'exprimant à ce propos, le SG du Spla affirme que ces pilotes ne peuvent pas attendre jusqu'à 2010 pour intégrer Air Algérie ou Tassili Airlines. Lors de la conférence de l'Umpl, «les pilotes maghrébins ont été surpris du sort qui nous est réservé», relate l'un des pilotes. Pour le SG du Spla, les besoins mondiaux sont de 140 000 pilotes alors que les capacités de formation ne dépassent pas les 70 000, d'où la nécessité de préserver ces compétences. Selon lui, «Air Algérie peut actuellement recruter 70 pilotes et Tassili Airlines une soixantaine». Pour Saïdani Khalil, «ce que nous demandons c'est d'appliquer les normes en vigueur au niveau mondial» avant d'ajouter que «Air Express a préféré faire appel à des aviateurs sud-africains avec zéro heure de vol alors que nous avons reçu une formation reconnue mondialement». Par ailleurs, Saïdani Khalil tient à souligner un point important relatif aux propos tenus par la juge au procès d'Al Khalifa, «nous sommes tous des enfants issus de familles simples, il y a parmi nous des fils de mécaniciens, de retraités, etc». En attendant un signal fort des autorités concernées, le collectif craint le pire, celui de voir leurs licences expirer, car, rappelle-t-il, «une licence ne dure que cinq ans», chose qui les met dans tous leurs états. Pour l'heure, ces pilotes se sont reconvertis dans des créneaux autres que le leur pour subvenir à leurs besoins.