Un collectif des pilotes algériens, constitué d'anciens élèves pilotes envoyés en stage de formation par Khalifa Airways à Oxford (Royaume-Uni) et qui ont poursuivi leur cursus à l'académie de l'Aviation royale de Jordanie, sont dans le brouillard. Leur situation est très préoccupante. Ils ont le sentiment d'avoir été abandonnés par les pouvoirs publics. Pourtant après la faillite de la compagnie privée, c'est le ministère des Transports qui a financé le reste des études, ce qui a suscité chez eux l'espoir d'être un jour aux commandes d'un avion, après la fin de la formation. L'espoir était justifié, d'autant plus que le chef de cabinet du ministère des Transports avait prononcé une allocution pleine de promesses lors de la sortie de promotion en Jordanie. « C'est le résultat d'un projet du président Bouteflika qui a pris la décision après arrêt de formation de Khalifa Airways de la prendre en charge. Les pouvoirs publics ont supporté les dépenses financières. » L'engagement était clair : « La première promotion de 122 pilotes allait être embauchée à Air Algérie, une partie à Tassili Airlines et une autre à Air Express et même le ministère de la Défense pourrait prendre quelques-uns. Nous serons à vos côtés. » Le représentant du ministère a même dit qu'« il a discuté avec le directeur général de l'Académie pour essayer de trouver des postes de travail aux pilotes dans des compagnies arabes ». Pour rappel, plus de 300 élèves pilotes de la compagnie aérienne privée Khalifa Airways, envoyés en stage de formation à l'école d'aviation d'Oxford, au Royaume-Uni, au British Aerospace Equipment (BAE), avaient adressé une lettre de détresse (22 avril 2003) au président Bouteflika, dans laquelle ils l'interpellent sur leur sort suite à la suspension de leurs vols et cours. Dans une récente correspondance adressée au ministre des Transports (4 septembre 2006), les pilotes au chômage attirent l'attention sur leur situation socioprofessionnelle, qui est des plus critiques ainsi que l'impasse dans laquelle ils se trouvent depuis plus de trois ans. Ils lui demandent « des précisions sur l'avenir de leur emploi et d'établir un agenda où il sera mentionné les dates et le nombre de postes ». Il est mentionné aussi : « Nous sommes convaincus que le ministère est un jalon essentiel dans l'opération d'embauche au regard des relations qui le lient avec les compagnies d'aviation qui opèrent sur le territoire algérien, quelles soient nationales ou étrangères et des pouvoirs et des prérogatives qui lui permettent d'intervenir d'une manière ou d'une autre ou de négocier auprès de ces compagnies. Cela a été visible par l'embauche d'une partie au niveau d'Air Algérie et de l'ENNA et d'autres sociétés. »