Mobilisation n 45 coopérateurs se disant victimes d'une escroquerie se sont constitués en association dénommée El-Amel el-Waid et ont animé, hier, une conférence de presse pour prendre à témoin l'opinion publique. «Toutes les requêtes faites en direction des pouvoirs publics, y compris une correspondance à l'attention du Président de la République, n'ont pas eu l'effet escompté», a déclaré, Mme F. Delhoum, la présidente de l'association. «Nous sommes en litige avec le promoteur car il a failli à ses engagements avec nous, alors nous l'avons poursuivi en justice», a expliqué l'oratrice. Suite à cela, «le tribunal de Bir-Mourad-Rais a rendu publics près de 40 jugements dans lesquels il a prononcé des mesures de mise sous séquestre du chantier, et des experts ont été désignés par le tribunal pour évaluer villa par villa et cas par cas, l'état d'avancement physique par rapport aux paiements effectués par les futurs acquéreurs.» «Mais le promoteur demeure injoignable», a-t-elle enchaîné. «Et en l'absence d'interlocuteur, la banque réclame son dû et personne ne répond», s'est-elle exclamé. Ne voyant rien se profiler à l'horizon, la Cnep a entamé une action judiciaire. Le verdict qui devrait être rendu le 10 mars prochain consistera, vraisemblablement, si l'on se fie aux propos tenus, hier, par l'avocat du collectif des victimes, en une vente au plus offrant, pour une mise à prix de 390 millions de dinars.« A ce prix, les acheteurs se bousculent au portillon», a-t-il ironisé. Les coopérateurs ont déposé une motion pour s'opposer à la mise en vente aux enchères de leurs villas de la coopérative de Daouya à Dély-Ibrahim. Le promoteur immobilier en question, sis à Dély-Ibrahim, s'était engagé à livrer les villas (R+1) de 110 m2 dans un délai de 20 mois, pour un montant de 2 100 000 DA chacune. Le projet a été entamé, en retard, en 1994 alors que les villas devaient être livrées clés en main, en août de la même année, moyennant des payements échelonnés en 5 tranches suivant l'avancement des travaux, une fois toutes les procédures administratives et notariales finalisées. «Les habitations ont été hypothéquées à la suite des prêts contractés auprès de la Cnep, à des taux de 24%, pour financer les constructions», a constaté la présidente. Par ailleurs, elle a révélé qu'«en même temps, le gérant de Sectal, la société du promoteur en question, en 1996, a bénéficié d'un prêt auprès de la même banque (Cnep), d'un montant de 840 millions de dinars qui a servi à l'achat d'un terrain mitoyen, en hypothéquant le terrain construit qui ne lui appartenait plus, alors qu'il a suspendu les travaux et déserté le chantier.» «Soucieux d'habiter et d'assurer un toit à leurs familles respectives, les concernés ont continué les travaux à leurs frais», a souligné la conférencière et d'ajouter, en précisant, que «les coopérateurs remboursaient, toujours, leurs crédits dans les temps impartis».