InfoSoir : Le manque de coordination entre votre tutelle et le ministère de l'Education serait la cause du manque du livre scolaire dans les écoles spécialisées ? ll Mme Saïda Bounab : Le ministère de l'Education nationale n'a, en effet, jamais prévu de quota pour ces écoles, d'où la création par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale de l'imprimerie pour la transcription en braille. Pourtant, les programmes dispensés dans ces écoles sont identiques à ceux qui sont enseignés dans les écoles pour personnes valides avec, toutefois, quelque adaptation en fonction du handicap de l'enfant. Il existe, à cet effet, une commission nationale composée d'experts dont la mission est de rendre les programmes des différents paliers plus accessibles aux besoins des personnes à déficience auditive ou visuelle. Il n'en demeure pas moins que le problème persiste pour certains établissements, notamment, ceux qui sont spécialisés dans la prise en charge des handicapés auditifs. Quels sont vos projets pour assurer une meilleure insertion de cette catégorie dans la société ? ll Le ministère de la Solidarité prévoit à court terme la création de plusieurs ateliers protégés pour pallier le manque de débouchés dont souffrent les jeunes handicapés qui ont suivi une préformation dans les centres spécialisés. Pour les jeunes à débilité légère, un accord a été signé récemment pour leur prise en charge au niveau des centres de formation professionnelle spécial handicapés. D'autres mesures sont en cours de préparation pour encourager les entreprises à prendre ces enfants en charge lors de leurs stages pratiques. Il s'agit entre autres des allégements fiscaux. Notre département vient, également d'installer le Comité national pour handicapés composé de plusieurs associations et de représentants de certains ministères. Il est chargé de faire des propositions pour améliorer les conditions de vie de cette catégorie Conscient des multiples problèmes auxquels sont confrontés les enfants handicapés, ainsi que leurs parents, en matière de la prise en charge précoce de cette catégorie, le ministère compte instaurer une nouvelle loi pour rendre le préscolaire obligatoire. Qu'avez vous à dire sur la violence exercée sur les enfants handicapés au sein de vos structures ? ll Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale suit de très près l'encadrement dispensé à cette catégorie dans ces structures, et des sanctions sévères ont été prises à l'encontre des personnes soupçonnées d'avoir mal traité les handicapés scolarisés dans certaines écoles relevant de notre département. Nous avons organisé plusieurs séminaires pour sensibiliser et mettre en garde les éducateurs contre toute forme de violence à l'égard des enfants handicapés. (*) Directrice du Centre national de formation du personnel spécialisé