L'Andalousie s'est invité hier à Alger (Salle Ibn Zeydoun-Riad-El-Feth) avec le groupe Melchor de Cortoba, un groupe œuvrant dans la pure tradition flamenco. Ainsi, sur scène, le flamenco s'est montré au public, nombreux, dans sa beauté et son caractère pittoresque. Toute l'Andalousie, avec son soleil et ses gens, son chant et son histoire, y apparaît dans un bel habit folklorique aux origines que partagent communément les deux rives de la Méditerranée. D'abord, le chant de la guitare se fait tendrement, joliment entendre ; les doigts du guitariste, allants, parcourent, ça et là, promptement les cordes de l'instrument. Ils leur donnent vie et charisme. La guitare chante et son chant satiné (celui de la guitare), doux comme les caresses, les chuchotements d'une femme languide revêt une sensibilité saisissante. Suivi ensuite d'une voix chaude et virile qui accompagne le jeu des cordes, une voix musclée, vive et, paradoxalement, sensuelle, savoureuse, une voix surgissant dans un élan éclatant des profondeurs de l'Andalousie. Enfin, et pour compléter le tableau, une dame, une jeune femme, s'affichant dans une robe moulante, traçant finement la silhouette de son corps, s'acharne dans un délire frénétique sur la scène. Suivant sans relâche le rythme qu'elle tente de l'apprivoiser, elle frappe de ses deux pieds les planches, accentuant ainsi la cadence musicale et le timbre vocal. Cette performance à la fois musicale, vocale et corporelle a ravi le public, mais celui-ci s'est montré insatisfait, car le spectacle n'a duré qu'une quarantaine de minutes. En sortant de la salle, l'assistance affichait sa déception et son regret. Il est à souligner que ce concert de guitare, de chant et de danse flamenco est organisé par l'Institut Cervantès (Centre culturel espagnol d'Alger), et cela dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe».