Sonorités n Les récitals du Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes, se poursuivent à la salle Ibn Zeydoun (Riad-el-Feth). La soirée du samedi de cette 4e édition a été marquée par les sonorités du malouf constantinois. L'orchestre de la musique arabo-andalouse constantinoise était dirigé par Abbas Righi, un jeune lauréat du Festival national du malouf. Plein d'entrain et concentré sur son instrument, le ûd, Abbas Righi a gratifié, le temps d'un récital, le public, nombreux, aussi bien connaisseur qu'amateur, des plus belles compositions musicales du malouf. Il a interprété dans le respect des règles de ce style (le malouf) des pièces musicales qui ont tenu le public en haleine. Le jeu, habile et juste, témoignait de ce souci de préserver le riche répertoire musical de la région. Plus tard, et en deuxième partie, l'ensemble de Kaboul a gratifié l'assistance d'une belle prestation, et cela à travers différents instruments à cordes et à percussion. Il a interprété la musique traditionnelle afghane. Une musique authentique et vivante qui s'est illustrée dans une belle et multiple composition instrumentale – celle-ci est riche et caractérisée par diverses influences dont les origines sont puisées dans l'imaginaire musical perse, indienne ou encore arabe. Le jeu rehaussé par un chant céleste exécuté par Mashal Arman, était inspiré et mené avec habilité et brio. Il témoignait d'une musique savante et surtout exceptionnelle. Ainsi, le récital était marqué par l'interprétation de pièces chantées et des pièces instrumentales. L'ensemble de Kaboul a montré à l'assistance, nombreuse et prêtant une ouïe attentive, une manière de jouer d'instruments traditionnels spécifiques à l'Afghanistan et une façon de faire de la musique. Quant à la soirée de dimanche, elle a été inaugurée par l'ensemble régional de musique andalouse d'Alger. Placé sous la direction de Mokdad Zerrouki, l'orchestre qui comprend les trois écoles régionales d'Alger, de Tlemcen et de Constantine, s'est brillamment distingué par un jeu mélodique et savant. Il a littéralement ébloui le public en interprétant la musique arabo-andalouse dans le genre du Sanaâ. Dans un deuxième temps, la soirée a été marquée par l'ensemble espagnol Axivil Aljamia. La formation, dirigée par Felipe Sanchez Mascunana, a interprété de la musique et un chant de la Renaissance espagnole inspirés de la musique arabo-andalouse. Elle a proposé à l'assistance, toujours nombreuse et à l'écoute, une nouvelle lecture du patrimoine musical arabo-andalou. L'ensemble Axivil Aljamia a ressuscité, l'instant d'une représentation, la musique mudéjare interprétée par les musiciens maures à partir du XIIIe siècle et jusqu'après la reconquête chrétienne d'Al Andalus. Cette musique ancestrale s'est illustrée par une belle juxtaposition d'instruments chrétiens et maures d'époque, le tout rehaussé par un chant dans le genre flamenco Pedro Sanz – le lien, voire la parenté entre le flamenco et la tradition musicale maghrébine est manifestement évident. Proposant un voyage à travers le temps et l'espace dans l'Andalousie médiévale, le répertoire d'Axivil Aljamía comprend de la musique andalouse, des chansons de gestes maures ainsi que des romances de la Renaissance espagnole.