Avantage n Le RCD et le Parti des travailleurs se trouvent dans une position identique à celle du MSP en ce sens que leurs concurrents traditionnels respectifs sont hors course. Avec la décision du parti d'Aït Ahmed de boycotter les prochaines législatives, les observateurs tiennent une donnée supplémentaire susceptible de leur permettre de se faire une idée plus précise des forces en présence dans la bataille du 17 mai prochain et de la configuration de la future chambre basse du Parlement. Au moins pour deux des trois mouvances principales de la sphère politique, les choses commencent à se décanter à un rythme accéléré en ce sens que le boycott ou la disqualification d'une formation ne manquera pas de profiter à d'autres. Chez les islamistes, c'est le Mouvement de la société pour la paix qui semble le mieux placé pour tirer les dividendes de la décision du département de l'Intérieur d'appliquer à la lettre les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale dans son volet relatif à l'interdiction à «toute personne ayant une responsabilité dans la tragédie nationale de s'adonner à des activités politiques». Le parti de Boudjerra Soltani se frotte d'ores et déjà les mains, d'autant plus qu'à la disqualification des repentis et des responsables de l'ex-FIS est venue s'ajouter une aubaine inespérée : l'aile radicale du mouvement El Islah, faute d'avoir tenu le congrès de conformité, ne pourra pas conduire des listes de candidature. Sachant la fidélité de la base du parti au charismatique Djaballah, les observateurs prédisent déjà une déconfiture de la nouvelle direction conduite par Boulahia et, à moins que d'ici là le vieux routier de Djaballah ne sorte quelque tour de son sac, c'est le MSP qui joue déjà gagnant. Le RCD et le Parti des travailleurs se trouvent dans une position identique à celle du MSP en ce sens que leurs concurrents traditionnels sont hors course. Le FFS empêtré dans une crise organique et politique sans précédent renoue avec la politique de la chaise vide et les chances de voir l'UDR de Amara Benyounes, qui n'a pas encore reçu son agrément et l'ANR de Reda Malek dont les dernières assises remontent à 1998, sur la ligne de départ s'amenuisent de jour en jour devant l'intransigeance de Zerhouni qui se veut plus que jamais à cheval sur le respect des dispositions réglementaires . Et ce n'est certainement pas l'invité surprise de ces joutes, le MDS en l'occurrence, qui bousculera les deux ténors que sont les partis de Saïd Sadi et Louisa Hanoune. Cela dit, des analystes estiment que l'absence du FFS en Kabylie peut également profiter au FLN et au RND, en en voulant pour preuve la prouesse du parti de Ouyahia qui a coiffé au poteau les deux grosses cylindrées de la région lors des dernières municipales partielles en raflant l'APC de Aïn El-Hammam, le patelin même de Hocine Aït Ahmed. Du côté des partis de la mouvance nationaliste justement, même si le parti de Belkhadem a l'avantage des pronostics, il n'en demeure pas moins que le suspense reste entier tant le FLN et le RND rivalisent d'initiatives et de précautions pour s'assurer le contrôle de la future APN. Echaudé par les «trahisons» internes constatées lors du dernier renouvellement du Sénat, l'ex-parti Unique a fixé des critères rigoureux pour le choix des candidats . Son alter ego ne s'est pas non plus embarrassé de précautions dans l'opération de confection des listes. Son secrétaire général, dans sa dernière sortie publique, a même évoqué l'éventualité de confier la conduite des listes à des personnalités étrangères au parti.