Résumé de la 6e partie n Les deux fillettes rentrent chez-elles sans la balle. Le jars l'a confisquée pour de bon. Un comportement que l'âne n'a pas apprécié. Il s'éloigna pour rejoindre sa famille, mais après quelques pas, il se ravisa et dit méchamment : — Ces deux gamines sont décidément bien insupportables. Tout à l'heure, je les ai entendues répondre à une personne qui parlait à tort et à travers : «Tais-toi, tu dis des âneries. Oui, voilà ce qu'elles ont répondu. — Et la personne qui parlait à tort et à travers, c'était sûrement toi... Le jars partit sans répondre, mais on voyait bien qu'il était dépité. L'âne, demeuré seul, pensa longtemps à la réponse des petites. Tout à coup, il se mit à rire tout seul à cause d'une idée qui lui venait du bout de ses oreilles mordues par le froid. Le lendemain matin, il gagna son pré de bonne heure. Il faisait un très grand froid, comme on n'en avait pas vu depuis longtemps. L'âne se posta au bord de la clôture, en dansant sur ses quatre pattes pour se réchauffer. Il aperçut les petites qui allaient à l'école et les appela. S'étant assurées que le jars n'était pas dans son pré, elles vinrent lui dire bonjour. — Est-ce que vos parents vous ont grondées, petites ? leur demanda-t-il. — Non, dit Marinette, ils ne se sont pas encore aperçus que la balle était perdue. — Eh bien ! soyez tranquilles, petites. Je puis vous assurer que, demain soir, elle vous sera rendue. Il n'y avait pas cinq minutes que les petites étaient parties quand il vit arriver le jars marchant en tête de sa tribu. L'âne salua toute la famille et demanda à la mère l'oie où ils allaient de si bonne heure. — Nous allons à l'étang pour la baignade du matin, répondit-elle. — Ma chère bonne oie, dit l'âne, j'en suis bien fâché, mais j'ai décidé que vous ne prendriez pas de bain ce matin. Le jars se mit à rire et dit avec un air de pitié : — Et tu as cru qu'il te suffisait de décider pour que j'obéisse ? — Je ne sais pas quelles sont tes dispositions, mais il faudra bien m'obéir, car j'ai fait boucher l'étang pendant la nuit, et je ne le déboucherai pas avant que tu aies rendu la balle des petites. Le jars pensa que l'âne avait perdu la tête et dit à ses oisons : — Allons, en route pour le bain. Je ne vois pas pourquoi je consens à écouter les discours de cette bourrique. Lorsqu'ils furent en vue de l'étang, les oisons poussèrent des cris de joie en disant que la surface de l'eau n'avait jamais été aussi polie et aussi brillante. Le jars n'avait jamais vu de glace et n'en avait même pas entendu parler, car l'hiver précèdent avait été si tiède qu'il n'avait gelé nulle part. Il lui sembla aussi que l'eau était plus belle qu'à l'ordinaire, et cela le mit de bonne humeur. — Voilà qui nous promet un bain agréable, dit-il. Comme toujours, il descendit le premier dans l'étang et poussa un cri d'étonnement. Au lieu de s'enfoncer dans l'eau, il continuait à marcher sur une surface dure comme de la pierre. Derrière lui, la mère et les oisons étaient muets de stupéfaction. — Est-ce qu'il aurait vraiment bouché l'étang ? grommelait le jars. Mais non, ce n'est pas possible... nous allons trouver l'eau un peu plus loin. (à suivre...)