Traditions n Pratiqué à ce jour dans les campagnes des Ziban, le séchage traditionnel des excédents de denrées alimentaires a toujours permis, aux ménages, de se constituer des provisions pour des usages ultérieurs et en cas d'extrême besoin. Parmi les produits séchés, figurent en première position, les viandes appelées «keddid» puis une fois sèches,viennent ensuite le tour de la graisse animale, la tomate, les fèves et les piments. Et une bonne ménagère nomade se faisait et fait encore des réserves d'épices, de couscous, de beurre et de graines concassées de blé (d'chicha) qui sont soigneusement mises de côté. Selon le président de l'association de promotion des traditions populaires, les ménagères conservent généralement les aliments séchés dans des sacs fabriqués en peaux d'animaux et appelés «mezoued». Ces sacs sont ensuite emmagasinés dans des coins à l'abri de l'humidité et des rayons solaires pour une longue conservation, évitant ainsi, le pourrissement des aliments. Dans le cas des viandes, les morceaux à conserver doivent êtres assaisonnés au sel puis exposés au soleil pendant plusieurs jours jusqu'à perdre entièrement leur teneur en eau avant d'êtres placés dans le «mezoued». C'est une forme de gestion sur le long terme des besoins domestiques, cette technique permet d'utiliser cette viande plusieurs mois après, sans risque de décomposition ni «de pourrissement», a souligné la même source. Pour la présidente de l'association «Hawa» de protection du patrimoine des Ziban, ces procédés de conservation répondaient surtout à des besoins sociaux et économiques «propres aux économies locales». Ces économies traditionnelles, ajoute-t-elle, étaient basées sur le nomadisme et la transhumance imposée par la recherche permanente de l'eau et des parcours. Provisions de réserves des familles bédouines, ces produits permettaient aussi aux ménagères de fournir des mets nutritifs «présentables» mêmes à des invités d'honneur se présentant à l'improviste, soutient de son côté M. Abdelkarim Thabet, universitaire spécialisé en sciences sociales. Pour les bédouins célèbres pour leur hospitalité proverbiale, de tels produits présentent l'avantage de sauver leur réputation et faire honneur à leurs convives «même lorsqu'ils sont pris au dépourvu». A ce jour, environ 30 000 personnes continuent de mener une vie de nomadisme dans les localités de Ras El-Miad, Besbès, Branis, Tolga, Chetma, Ouled Djellal et Chaïbet El- Faydh de la wilaya de Biskra, selon les statistiques de la direction de la planification et d'aménagement du territoire.