Un tribunal de Francfort a appuyé hier, mercredi, un recours visant à dessaisir une juge allemande ayant refusé d'accorder le divorce immédiat à une femme d'origine marocaine battue par son mari «parce que le Coran ne condamnait pas les mauvais traitements entre époux». Selon un porte-parole, le tribunal a appuyé le recours déposé par l'avocate de la femme âgée de 26 ans et mère de deux enfants. Un second juge doit être chargé de l'affaire, selon le porte-parole. La victime avait signalé en mai à la police que son mari, également d'origine marocaine, la battait régulièrement et qu'il avait menacé de la tuer. Elle avait déposé en octobre une demande de divorce immédiat, estimant qu'il était un danger pour elle, même si le couple était déjà séparé. Mais une juge du tribunal lui avait donné peu d'espoirs que sa demande aboutisse, expliquant dans une lettre que, selon elle, la loi musulmane permettait à un homme de battre sa femme. «Il n'est pas inhabituel que l'homme exerce son droit de punir sa femme» au sein des couples arabes, avait notamment écrit la magistrate, ajoutant que le couple s'était marié en 2001 «selon les lois musulmanes». La juge citait également des versets du Coran qui, selon elle, donnaient à un homme le droit de s'estimer atteint dans son honneur si sa femme n'était pas chaste. Elle avait suggéré à la femme d'attendre le délai légal en Allemagne d'un an de séparation, en mai prochain, pour faire une demande de divorce.