Coutumes n La mort étant une étape irrévocable et immuable, des rites se sont construits autour. Ainsi, toute une armada de gestes et de pratiques sont adoptés avant l'inhumation du corps. C'est ce qu'on appelle les funérailles. Un des rites les plus anciens et le plus complexe reste le procédé de la momification. Ce sont les vestiges laissés par la civilisation pharaonique qui offre le plus de détails sur ce procédé. Après avoir extrait le cerveau par les narines et retiré les viscères — sauf le cœur — par une incision pratiquée au niveau du flanc, salé puis rempli le corps avec des substances aromatiques (un procédé qui dure 70 jours), les Egyptiens enveloppaient le corps dans 150 mètres de bandelettes découpées dans un tissu de lin puis le mettaient dans un sarcophage placé selon le rang social du défunt dans un caveau ou dans une pyramide construite à cet effet. Les funérailles célestes est une autre pratique autrefois très répandue et qui fut en usage même en Afrique du nord jusqu'à l'invasion romaine (on a trouvé des traces de cette pratique dans la région constantinoise à la nécropole de Bou Nouara). Cette pratique encore d'usage et pratiquée par les adeptes de la religion mazdéenne (plateaux iraniens, Tibet) prêchée par Zarathoustra, consiste à exposer le cadavre sur un espace dénudé au soleil, qu'on appelait les tours célestes, et le laisser à la disposition des oiseaux carnivores. La décarnisation achevée en quelques heures, le squelette est relégué dans une cavité ou éliminé par un quelconque procédé. D'autres méthodes ont cours encore de nos jours et qui consistent en l'incinération des corps. Les cadavres sont brûlés jusqu'à ce qu'ils deviennent cendres, puis conservées dans des urnes, dispersées dans l'air ou jetées dans le cours d'une rivière. Ce n'est qu'après l'avènement des religions monothéistes et leur domination que le procédé de l'enterrement s'est généralisé de par le monde. Par les temps qui courent, une nouvelle façon de conserver le corps et rendre le défunt présentable pour les sociétés occidentales prend de plus en plus d'ampleur. C'est le procédé dit «Thanatopraxie». Ce mode de toilette mortuaire vise à éviter la décomposition rapide du corps afin qu'il soit présentable le jour des obsèques. Ainsi, des produits antiseptiques à base de formol sont injectés dans le corps à raison de 6 à 10 l en même temps qu'un drainage des liquides physiologiques est effectué. Selon l'état de décomposition et la durée de conservation voulu, des produits sont utilisés pour préserver ou fixer et affermir les tissus. Après cette opération, on procède à l'habillage et au maquillage du mort. Cette pratique est interdite par la religion musulmane où l'enterrement du corps doit se faire le plus rapidement possible, et où la manipulation du corps défunt doit se faire avec une attention et un respect particulier. D'autres pratiques, à la mode actuellement et qui coûtent cher, font débourser à leurs fans des sommes faramineuses pour faire larguer leurs cendres dans l'espace ou conserver le cadavre dans des solutions à bases d'azote liquide pour le cas ou les scientifiques du futur réussissent à les ressusciter.