Résumé de la 40e partie n Le dossier Petiot est transmis par les autorités militaires à la police judiciaire. Devant le juge d'instruction, Petiot continue à se présenter comme un résistant exécutant les collaborateurs. Comme Petiot s'obstine à refuser de donner le nom des résistants avec lesquels il aurait travaillé, le juge d'instruction Goletty charge deux chefs de la Résistance d'enquêter sur les activités de Petiot dans les réseaux de la Résistance. Le 3 mai 1945, les deux hommes font leur rapport : «Petiot est inconnu des services de la Résistance. Il n'a jamais adhéré à un quelconque réseau et le réseau qu'il prétend avoir créé n'a jamais activé.» Les conclusions sont claires : tout doute est désormais exclu : Petiot n'a jamais été un résistant, mise à part sa participation aux combats de rue lors de la libération de Paris. Ce n'est donc pas en homme de la Résistance qu'il sera jugé mais en vulgaire criminel de droit commun. Il est informé de ces conclusions. «Vous ne pouvez pas me faire cela !», s'exclame-t-il. Et l'homme à la belle assurance, qui en imposait à tout le monde, s'effondre. «Je ne mérite pas cela !» On le reconduit dans sa cellule où il va broyer du noir et fumer cigarette sur cigarette. Des cigarettes que lui envoie sa femme Georgette et que son avocat lui apporte. Le juge d'instruction qui a, maintenant, écarté la thèse des meurtres politiques revient à la charge. — Petiot, donnez-nous le nom de vos victimes ! — Je vous l'ai déjà dit, il s'agit de collaborateurs... Devant ce refus de divulguer les noms des victimes de la Rue Le Sueur, on se retourne vers la médecine légale. Les restes humains retrouvés dans l'hôtel particulier sont passés à la loupe mais on ne parvient pas à identifier les victimes. C'est alors qu'on se retourne vers les quarante-sept valises, contenant les effets et les objets de valeur des victimes. On n'y trouve aucun papier permettant d'identifier leurs propriétaires mais la police a l'idée d'organiser une exposition. On invite toutes les personnes dont des parents ont disparu au cours de l'occupation, à venir y jeter un coup d'œil, dans l'espoir d'identifier les victimes. Mais peine perdue, aucune n'est identifiée. On ignore donc l'identité des victimes de Petiot, mais le juge d'instruction est obligé de clore l'enquête. Il le fait le 3 janvier 1946. Petiot est accusé de vingt-sept meurtres : quinze juifs et juives, quatre truands et leurs compagnes, et des clientes de son cabinet de la rue Caumartin. Petiot ne reconnaîtra que dix-neuf meurtres : les truands et leurs compagnes, des anciens gestapistes selon lui, et onze juifs, selon lui, des hommes à la solde des Allemands. Il nie les autres assassinats et soutient avoir aidé des résistants à quitter le territoire français. La femme de Petiot, ses complices, Fourier et Pintard, ainsi que d'autres prévenus, dans l'affaire, ont été relaxés. (à suivre...)