Comparatif n Dans une société, pourtant connue pour son esprit de partage et d'entraide, le don d'organe reste très limité pour ne pas dire totalement inexistant. En France 30 000 greffes sont effectuées par an. 3 000 greffes d'organes, 3 500 de moelle osseuse et de cellules et plus de 10 000 de tissus dont 4 000 greffes de cornées. Les principaux donneurs sont les accidentés de la route (5 000/an), les morts cérébraux (3 500/an) et les suicidés (12 000/an) ce qui représente un nombre de 60 donneurs par million d'habitants. Concernant les donneurs, deux catégories se dégagent. Il y a d'abord le donneur décédé ou dans un comas à cœur arrêté pour le don d'organes et de tissus, et le donneur vivant ou présentant une mort cérébrale ce qu'on appelle un mort à cœur battant pour le don du rein et le lobe hépatique (partie du foie). Les règles de transplantation en France se basent, dans la permission de prélèvement d'organe sur le principe du consentement présumé du décédé. Ce qui veut dire qu'en cas de mort, et si le décédé n'a pas exprimé son refus de don de son vivant, les médecins ont le droit d'effectuer les prélèvements d'organes dont ils ont besoin . En Algérie, les problèmes sont beaucoup plus complexes. Seul le sujet vivant ou victime d'une mort encéphalique (mort du cerveau) peuvent constituer une source d'organe. Le consentement de la personne vivante ou de sa famille proche est indispensable pour ce don. Ceci conjugué avec le manque de communication et de savoir conduit inéluctablement vers une crise très importante quant à la disponibilité des organes et tissus. Il y a plus de 10 000 dialysés (insuffisants rénaux dans le stade terminal), l'expérience de la greffe du foie reste modeste, même la greffe de la cornée qui est une opération simple et peu coûteuse connaît des complications et a recours à l'importation de ce tissu à partir des Etats-Unis et de la Banque Mondiale. Il faut savoir que la législation algérienne n'autorise le don d'organe qu'entre membres du premier cercle de la famille (père, mère, enfant, frère, sœur) et du deuxième cercle (tante, oncle, neveu, cousin germain) même le conjoint reste en balance. La peur du trafic d'organe et de sa commercialisation serait la raison de cette restriction qui fait tant de mal aux malades en attente de greffes. Pour certains praticiens par contre, ce n'est ni la religion ni la loi qui constituent un blocage, mais le manque de moyens logistiques et de spécialistes qui freine la transplantation en Algérie. Revenant sur les problèmes d'éthique, les questions qui restent posées sont : Sur quel donneur prélever l'organe ? les avis étaient partagés sur le donneur vivant, mettre un individu sain dans la position du malade avec les risques encourus est-il acceptable ? ne devrait-on pas ouvrir la liste en dehors des liens de parenté ? a qui greffer l'organe ? le médecin peut-il refuser au patient une intervention par rapport à son comportement ? Autre question, pour favoriser le don d'organe et puisque ce don doit rester gratuit pour éviter tout trafic, ne faudrait-il pas penser à la gratification ?. En conclusion à tous ces questionnements, les intervenants se sont entendus sur le respect de la volonté du donneur implicite ou explicite, la nécessité de la création d'un organisme spécifique pour les organes, donner la garantie des soins appropriés (la garantie pour le donneur et le receveur devrait être maximale), et que le médecin ne devrait pas prendre de jugement de valeur.