Histoire n Depuis sa fondation, Alger ou l'ancienne Icosium des Romains ou El-Djazair pour les Ottomans, a de tout temps été connue pour la richesse de ses vestiges. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Pour situer l'enjeu, la capitale est une cité imprenable, car la ville a été ceinturée par une immense citadelle appelée la Casbah. Des mosquées aux alentours constituaient également le lieu où les algérois accomplissaient leurs prières mais s'occupaient des affaires publiques. La mosquée Ketchoua, qui fut fondée en 1794, est l'une des plus anciennes des mosquées d'Alger. C'est le dey Baba Hassan qui l'a bâtie sans omettre de faire ressortir la particularité de son style. Ses deux minarets devaient faire la fierté de ses habitants. La grande mosquée d'Alger, quant à elle, a été construite par le célèbre Ibn Tachfine au XIe siècle. D'une architecture simple et austère, ce lieu de culte a gardé son style néo-mauresque jusqu'à maintenant. Ses murs blanchis à la chaux ont résisté au temps mais l'édifice a besoin aujourd'hui d'un sérieux coup de jouvence. Un autre petit monument, appelé Dar Aziza dans les hauteurs de la Casbah, est confiné à l'oubli. Il était censé être un petit musée qui devrait faire découvrir aux visiteurs et aux étrangers curieux toute la splendeur des arts et traditions populaires de la capitale. Mais là encore, les autorités ont failli puisque le coin est désert à longueur d'année sauf événement exceptionnel où l'on voit défiler les cortèges diplomatiques. Pour ainsi dire, El-Bahdja est une cité qui n'attire plus. De temps à autre, des groupuscules de touristes à allure nordique traversent les rues d'Alger-centre à la recherche d'un produit artisanal ou d'un tableau de peinture des orientalistes. Mais la capitale reste pauvre en la matière du fait que les magasins d'artisanat sont rares et sont plus chers qu'autrefois. Nos voisins ont en fait une spécialité en créant carrément des boulevards de l'artisanat. Un autre phénomène qui suscite l'inquiétude des riverains est l'absence de restaurants avec l'art culinaire local bien présenté, de salles de cinémas ou de spectacles, de théâtres de nuit. Bref, la capitale ne vit pas la nuit. Les étrangers s'y ennuieraient rapidement. De toutes façons, ceux qui y débarquent pour un séjour sont rangés dans la catégorie de VIP, il s'agit en général d'hommes d'affaires, de représentants de grandes firmes ou de personnalités diplomatiques. Les autres, les touristes préfèrent le Sahara car il y a des endroits à visiter, mais aussi parce que pendant la période du terrorisme cette région était épargnée et les agences s'y risquaient sans peine. Les agences de voyage développent, en effet, un circuit particulier pour le sud et Alger n'est qu'une escale pour les voyageurs étrangers. Alger reste moins fréquentée ou pas du tout.