3 076 mineurs ont été arrêtés en 2003, 3 123 en 2004, 3 162 en 2005, et 2 967 en 2006. En analysant ces chiffres, on a l'impression qu'en quatre ans de répression, le nombre d'arrestations reste sensiblement inchangé. En réalité, c'est la preuve que la politique de répression dans ce domaine n'est pas efficace. D'où la nécessité de revoir la stratégie de lutte contre ce genre de criminalité sous un angle différent.C'est dans ce sens qu'est intervenu le commandant Debbih, chef de la cellule de criminologie de la gendarmerie nationale, pour dire que «les actions de répression n'ont pas donné de résultats palpables. Il faut décortiquer les causes de ce fléau et les traiter avant le passage du mineur à l'acte criminel». Pour les intervenants, le phénomène de la délinquance juvénile est un problème complexe qui doit être pris en considération par tous les acteurs et à tous les niveaux de la société. Et le meilleur moyen de s'attaquer aux multiples problèmes du délinquant serait une combinaison d'actions multidisciplinaires et le travail en osmose des forces sociales et étatiques afin de cerner les facteurs influents sur le comportement des adolescents et les éradiquer. C'est ainsi que trois cellules de délinquance juvénile implantées à Alger, Annaba et Oran, dépendant de la gendarmerie nationale ont été créées à titre expérimental. Le commandant Debbih propose même une police de jeunes spécialisée dans le domaine et qui devra jouer le rôle de contrôle, de surveillance et de travail répressif d'un côté, et un travail de sensibilisation dans les milieux scolaires, les camps de vacances ainsi que de resocialisation du délinquant de l'autre. Le but de ces actions étant de détourner les jeunes des criminels. En conclusion, les services de la gendarmerie nationale préconisent le travail en réseau pour l'élargissement du champ d'action en concertation avec les jeunes dans les mosquées, les établissements de l'éducation et autres.