Résumé de la 118e partie n Les questions du policier sur l'héritage laissent supposer que Doug est le premier suspect. Cherchant à détourner leur attention, il expliqua qu'il n'avait pas répondu au téléphone jusqu'à hier. «Pourquoi ?» C'était l'inspecteur O'Brien qui menait l'enquête. La question trancha l'air comme un rasoir. «Ethel était bizarre. Il m'est arrivé de décrocher le téléphone un jour où je lui rendais visite, et elle m'a abreuvé d'injures. Elle m'a dit que je n'avais pas à savoir qui lui téléphonait. Mais, hier, j'ai soudain pensé qu'elle pouvait vouloir me joindre. Voilà pourquoi j'ai commencé à répondre. — Elle aurait pu vous téléphoner à votre travail. — Je n'y ai pas réfléchi. — Et vous avez pour la première fois soulevé l'appareil pour entendre une menace proférée contre elle. Etrange coïncidence que ce coup de téléphone vous soit parvenu presque à l'heure. même où l'on retrouvait son corps.» Brusquement, O'Brien interrompit l'interrogatoire. «Monsieur Brown, avez-vous l'intention de rester dans cet appartement ? — Oui. — Nous viendrons demain avec Mlle Neeve Kearny. Elle vérifiera les vêtements manquant dans la penderie de Mme Lambston. Nous pourrons avoir besoin de vous poser d'autres questions. Vous serez donc présent.» Ce n'était pas une requête. C'était une affirmation claire et nette. Etrangement, Douglas ne fut pas soulagé de voir l'interrogatoire prendre fin. Et ses craintes étaient justifiées. O'Brien ajouta : «Nous vous convoquerons peut-être au commissariat central. Nous vous le ferons savoir.» Ils emportèrent les sacs de plastique avec le contenu de l'aspirateur, le testament d'Ethel, I'agenda et le petit tapis d'Orient. Doug entendit l'un d'eux dire à voix haute : «Ils ont beau s'escrimer, ils n'arrivent jamais à supprimer toutes les traces de sang sur le tapis.» — A l'hôpital St. Vincent, Tony Vitale se trouvait encore dans la salle de réanimation, son état restant critique. Mais le chirurgien en chef persistait à rassurer ses parents : «Il est jeune, robuste. Nous croyons qu'il s'en tirera.» La tête, l'épaule, la poitrine et les jambes emmaillotées de bandages, branché au goutte-à-goutte qui s'écoulait dans ses veines, aux moniteurs électriques qui observaient chaque changement de son organisme, aux tubes de plastique dans ses narines, Tony glissait d'un état de coma à des éclairs de conscience. Les derniers instants lui revenaient. Les yeux de Nicky Sepetti qui le sondaient. ll avait tout de suite su que Nicky le soupçonnait de les avoir infiltrés. ll aurait dû se diriger vers le commissariat au lieu de s'arrêter pour téléphoner. ll aurait dû savoir que sa couverture ne valait plus rien. Tony glissa dans le noir. Quand il reprit vaguement conscience, il entendit le médecin dire : «Chaque jour montre un léger progrès.» Chaque jour ! Depuis combien de temps était-il là ? Il voulut parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Nicky avait tempêté et frappé du poing sur la table et leur avait ordonné de faire annuler le contrat. Joey lui avait dit que c'était impossible. Puis Nicky avait exigé de savoir qui l'avait lancé. «... Quelqu'un a mis le feu aux poudres, lui avait dit Joey et ruiné ses affaires. Maintenant il a le F.B.I. aux fesses...» (à suivre...)