Résumé de la 144e partie n Neeve aperçoit le vagabond adossé au mur d'entrée, son visage lui est familier. Les évènements se précipitent, elle décide de quitter à la hâte, son bureau. Neeve y monta rapidement et ne vit pas l'homme avec une curieuse coiffure punk et un survêtement gris qui-hélait un taxi de l'autre côté de la rue. Plusieurs fois de suite, Doug répondit aux mêmes questions posées différemment. A quelle heure était-il arrivé chez Ethel ? Pourquoi avait-il décidé de s'installer dans l'appartement de sa tante ? Quelles étaient les menaces proférées au téléphone contre Ethel si elle ne lâchait pas la bride à Seamus ? Comment expliquait-il qu'il occupait l'appartement depuis le vendredi trente et un, s'était abstenu de répondre au téléphone pendant une semaine entière, et que le premier appel fût une menace ? A plusieurs reprises, on lui répéta qu'il était libre de s'en aller. Il pouvait demander un avocat, cesser de répondre aux questions. A chaque fois, il répondait : «Je n'ai pas besoin d'un avocat. Je n'ai rien à cacher.» S'il n'avait pas répondu au téléphone, leur raconta-t-il, c'était parce qu'il redoutait qu'Ethel n'appelle et ne lui ordonne de décamper. «Je pensais qu'elle resterait absente pendant un mois. J'avais besoin d'un endroit où loger.» Pourquoi avait-il fait un retrait à la banque en coupures de cent dollars qu'il avait ensuite cachées dans l'appartement de sa tante ? «D'accord. J'avais emprunté quelques-uns des billets qu'Ethel planquait dans l'appartement et j'ai voulu les remettre en place.» Il avait dit qu'il ignorait tout du testament d'Ethel, mais on avait relevé ses empreintes sur le document. Doug sentit la panique le saisir. «Je commençais à craindre qu'il ne lui soit arrivé quelque chose. J'ai regardé dans son agenda et j'ai vu qu'elle avait annulé tous ses rendez-vous après le vendredi où je devais soi-disant la retrouver chez elle. ?a m'a rassuré. Mais la voisine m'a raconté que son abruti d'ex-mari s'était disputé avec elle et qu'il avait débarqué pendant que j'étais à mon travail. Puis sa femme s'est pratiquement introduite de force, et elle a déchiré le chèque de la pension alimentaire. J'ai commencé à me dire que les choses ne tournaient plus rond. — C'est alors, dit l'inspecteur O'Brien d'un ton sarcastique, que vous avez décidé de répondre au téléphone, et que le premier appel fut une menace proférée contre votre tante, n'est-ce pas ? Et le second vous parvint du bureau du procureur du comté de Rockland, pour vous prévenir qu'on venait de retrouver son corps !» Doug était baigné de sueur. Il bougea nerveusement, cherchant à trouver une position confortable sur la chaise de bois. De l'autre coté de la table, les deux inspecteurs l'observaient, O'Brien avec sa grosse figure rougeaude, Gomez avec ses cheveux d'un noir luisant et son menton de fouine. L'Irlandish et le Latino. «J'en ai marre de vos histoires», déclara-t-il. O'Brien devint écarlate. «Alors va faire un petit tour, mon bonhomme. Mais si tu veux bien, réponds encore à une question. Le tapis devant le bureau de ta tante a été éclaboussé de sang. Quelqu'un s'est appliqué à le nettoyer. Doug, avant ton travail actuel, n'étais-tu pas employé chez Sear's, au service de nettoyage des meubles et tapis ?» (à suivre...)