Communiqué ce jeudi matin, le dernier bilan officieldes attentats s'élève à 33 morts et 57 blessés. l Les Algérois en état de choc l La capitale était vide hier soir l La hantise du 11 l Rabat : «Pas de liens avec l'explosion de Casablanca» Il est 9h30. Un silence assourdissant dans les rus d'Alger, un calme effrayant. Le peu de gens qui arpentent les rues donnent une impression d'errance. Démarche rapide, têtes baissées, les regards hagards, fuyants. Beaucoup de commerces sont restés fermés. «Je n'avais pas envie de me réveiller ce matin. Mon moral est à plat et je n'arrive pas à évacuer les images d'horreur que j'ai vues hier», nous dira un jeune commerçant assis sur la marche de son commerce dont le rideau est à demi fermé. Le marché Clausel, un des principaux centres d'attraction pour les ménagères et les pères de famille, en particulier les week-ends, ne connaît pas son affluence ordinaire des jeudis. «D'habitude, il est très difficile de se mouvoir à travers les étals. En particulier les matinées de jeudi et vendredi, il y a plus de monde que de marchandise. Mais aujourd'hui les clients ne se bousculent pas», nous fera remarquer une sexagénaire. Les cafés de la place Audin, où d'habitude les jeunes et les moins jeunes s'attablent sur les terrasse pour prendre leurs boissons tout en profitant de l'ambiance environnante, sont pratiquement déserts. Seules quelques personnes d'un certain âge sont occupées à lire avec avidité les journaux pour confirmer que ce qui s'est passé hier étai réel et se mettre au courant des dernières évolutions de la situation. Impossible d'arriver jusqu'au Palais du gouvernement en voiture puisque les services de police ont bouclé la rue Docteur Saadane au niveau de la salle Ibn Kaldoun et au niveau de Télémly. Nous décidons d'y aller à pied. Des équipes des services de sécurité quadrillent le rond-point, et les travaux sont déjà en cours. Des échafaudages sont installés, des engins de construction et des ouvriers s'attellent à la lourde tâche de remettre la bâtisse en état. L'impression est forte, la façade du Palais est complètement déconfite. Des pans de murs entiers sont tombés sur 3 étages et des brèches impressionnantes démarrent du sol vers le sommet de l'immeuble. De toutes ces façades, les vitres ont éclaté. Au niveau des commissariats et des établissements publics, les forces de sécurité sont en dispositifs importants. Le commissariat du 6e au niveau de la rue Didouche-Mourad a bouclé la ruelle y menant. Au niveau de la route Moutonnière, de nouveaux barrages policiers ont été érigés et la circulation ralentie. Les Nissan estampillées «police nationale» arpentent les rues. Les agents de police sont sur le qui-vive, regardent tout et partout. Est-ce le retour de la psychose ? En tout cas, la peur se lit aujourd'hui sur les murs de la capitale. 33 morts, selon le dernier bilan l Les deux attentats à l'explosif perpétrés hier à Alger ont fait 33 morts et 57 blessés, a annoncé, ce matin, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine-Yazid Zerhouni,en marge de la visite qu'il a effectuée dans quelques hôpitaux de la capitale pour s'enquérir de l'état des blessés.