Après le Mouloudia d'Alger, le CR Belouizdad et le NA Hussein-Dey, c'est au tour du CA Batna de se mettre à la mode des directoires, une trouvaille bien algérienne pour gérer les affaires d'un club de football. En effet, la semaine dernière, le président Ferhat Zeghina a décidé de jeter l'éponge lors de l'assemblée générale qui s'est tenue mardi dernier à la suite du vote de retrait de confiance de la majorité de son comité directeur (cinq sur huit) qui vient s'ajouter aux deux-tiers de l'assemblée générale. C'est Rachid Bouabdallah, ancien président du club et président de l'Observatoire national du sport, qui a été désigné à la tête de ce directoire, en attendant l'assemblée élective que l'on annonce pour ce lundi 21 avril. Aux dernières nouvelles, seul Farid Nezar, un riche entrepreneur connu dans la région, serait candidat à la présidence du club des Aurès, ce qui n'est pas le cas pour Rachid Bouabdallah et Kamel Farhi qui ont chacun refusé de briguer ce poste. Ainsi, après l'instabilité des entraîneurs où l'on assiste à une valse effrénée depuis plusieurs saisons (avec un record pour l'actuel exercice), c'est au tour des dirigeants d'emboîter le pas et de confirmer que le football algérien est bien malade de ses hommes et de ses structures. S'exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale, le président de la FAF, Hamid Haddadj, s'est dit désolé de cette situation qui n'arrange nullement l'épanouissement des clubs et encore moins le développement de la discipline. Il faut dire également que les pouvoirs publics, notamment les directions de la jeunesse, des sports et des loisirs (Djsl) de wilaya, qui sont en fait le relais officiel de la tutelle (MJS), ne jouent que rarement leur rôle et se retrouvent souvent piégées par les crises internes des clubs ou se font complices des agissements de certains dirigeants. L'exemple du MC Alger est des plus édifiants où un autre membre du directoire, en l'occurrence Hamid Zadek, a démissionné pour, dit-il, ne pas cautionner la pagaille qui règne dans ce club. Selon celui-ci, il ne reste officiellement que le président Katrandji et les deux représentants de la Djsl d'Alger, d'où le recours à un renforcement du directoire pour au moins terminer la saison sans trop de dégâts. Au CR Belouizdad, la situation n'est pas aussi désespérante, bien que l'actuel président du directoire, Yahia Hassani, refuse de se présenter à la vraie présidence, au moment où certains cercles s'agitent dans le quartier de Belouizdad pour faire revenir l'ex-boss, Mohamed Lefkir. Quant à Mourad Lahlou, le président du directoire du NA Hussein-Dey, il devrait être fixé sur son sort dans une quinzaine de jours, à moins d'un autre report de l'AGE comme ce fut le cas mardi dernier pour l'AGO où le quorum n'a pas été atteint. Drôles de façon pour nos dirigeants de préparer l'avenir et de construire de grands clubs au sens propre du terme.