Les drogues dures font à peine leur apparition dans notre pays. Ce qui n'est pas le cas du kif traité (résine de cannabis) qui n'épargne presque aucune frange de la société. Dans les écoles, les lycées, les universités, les prisons, les cités, les adeptes de cette drogue se comptent par milliers. Il est vrai que le prix relativement accessible du kif (par rapport aux opiacées) encourage de plus en plus de jeunes à le consommer. Pour 200 DA, le dealer du quartier peut vous refiler de quoi «fumer» une bonne semaine. Les chiffres de la propagation de cette substance dans notre société sont plus qu'inquiétants. Une récente étude a fait ressortir que 13 % des étudiants s'adonnent à la consommation de drogue. Par ailleurs, les saisies effectuées par les services de sécurité sont éloquentes puisqu'elles tournent autour d'une dizaine de tonnes par an. A titre d'exemple, en 2005, une quantité de 9,64 tonnes de résine de cannabis a été saisie contre 12,4 tonnes en 2004. L'autre facteur de la propagation du cannabis, dans notre pays, reste la proximité du territoire marocain qui reste le premier producteur mondial de cette substance. Selon des estimations concordantes, ce pays dispose de 124 000 ha de champs de cannabis, détenant à lui seul 44 % de la production mondiale. La consommation de psychotropes n'est pas en reste et touche de plus en plus de jeunes. Les saisies effectuées par les services de sécurité ont presque doublé en une année seulement (entre 2004 et 2005) passant de 227 000 comprimés à 426 000.