Clôture n Le Salon international du livre de jeunesse d'Alger, ouvert depuis le 11 avril, a pris fin, jeudi à la Bibliothèque nationale. Conjointement organisé par la Bibliothèque nationale et le Syndicat national des éditeurs du livre, ce salon auquel ont pris part une trentaine d'éditeurs nationaux et une douzaine d'éditeurs étrangers, a enregistré, cette année, un faible taux d'affluence du public, et certains exposants vont jusqu'à dire que «l'édition de l'année dernière était nettement mieux que celle de cette année». L'explication serait à chercher dans les attentats du 11 avril. «Le lendemain de l'inauguration officielle, jour qui coïncide avec les événements, c'est-à-dire le week-end passé, le salon a été très peu fréquenté par le visiteur alors qu'on pensait, on était même certain qu'il y aurait, les jeudi et vendredi, beaucoup monde.» D'autres exposants expliquent ce peu d'affluence par le calendrier d'organisation. «Nous pensons que la date choisie pour organiser le salon n'est pas appropriée. Il faut savoir que ce salon est destiné aux enfants, et il se trouve que cette jeunesse n'a pas le temps d'y venir puisqu'elle est à l'école.» «Il y a une demande, mais qui reste minime. Il y a très peu de gens qui achètent des livres.» Ce qui marche le plus, ce sont les livres médiatisés, à l'exemple de Harry Potter. Les livres à succès international trouvent facilement acquéreur. Pour le visiteur, les livres sont à un prix presque inabordable, notamment ceux de l'importation. Il y a des livres intéressants, relève un père accompagné de ses enfants, mais une bourse moyenne ne peut se les permettre.» ? relever dans ce salon deux types de livres : le livre local, et le livre d'importation ; ces derniers d'une grande qualité, du point de vue de l'esthétique, de la composition, du contenu et de la fabrication, sont les plus prisés mais qui restent, pour la plupart, hors de prix. Quant à la production nationale, elle laisse à désirer, même si elle a fait un effort qualitatif depuis quelques années. Ce qui est à reprocher à la production nationale, c'est l'absence d'originalité. Les livres n'ont pas l'empreinte algérienne. Autrement dit : les éditeurs (algériens) rééditent des livres qui mettent en pages l'imaginaire occidental : on y trouve blanche-neige, la belle au bois dormant… et bien d'autres contes qui font partie de la culture «étrangère». Il n'y a pas de livres typiquement algériens et qui répondent à la sensibilité du lecteur algérien. L'on enregistre néanmoins quelques maisons d'édition qui font dans l'algérianité, à l'exemple de Dalimen. Cette jeune maison d'édition, qui fait dans la littérature et notamment dans le patrimoine, consacre, dans sa ligne éditoriale, une place pour le livre pour enfant. Pour ce faire, elle n'a pas besoin de reprendre les contes de Grimm ou de Perrault… Elle encourage l'imaginaire et la créativité littéraire algérienne. Ce qui est à reprocher, d'autre part, au salon, c'est bien la façon dont il se tient. En d'autres termes, il prend des allures de bazar. Tout ce qui rappelle la jeunesse y est exposé et mis en vente. Même certains éditeurs, comme l'Enag ou des maisons d'importation, profitent de l'occasion pour exposer, aux côtés des livres pour enfants, des livres pour adultes, comme la littérature. Cela montre l'inexistence d'une tradition livresque et l'absence d'une réglementation permettant de réorganiser la profession.