Les temps sont durs non pas seulement pour le président américain George W. Bush, mais pour le cercle de ses proches, dont le ministre de la Justice Alberto Gonzales et le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz. Le ministre de la Justice continue de faire face de toutes parts aux appels à la démission, à la suite de l'éviction de huit procureurs fédéraux au cours des derniers mois. Il est accusé d'avoir oeuvré à cette purge pour des raisons politiques, puis d'avoir lamentablement failli dans ses explications. Derrière lui, l'éminence grise de M. Bush, Karl Rove, absorbe l'animosité des démocrates et de tous les détracteurs des politiques et des pratiques de l'administration. Le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, n'est pas mieux loti et s'accroche à son siège depuis la révélation d'une augmentation de 200 000 dollars octroyée à sa compagne et employée de l'institution financière. John Bolton, chasseur d'armes de destruction massive que les Américains n'ont jamais trouvées en Irak, n'est plus l'ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations-Unies. «Dans un sens, oui», la maison Bush s'écroule peu à peu deux ans avant la fin de la présidence, sous les coups de ses ennemis irakiens et de ses adversaires démocrates, estime l'expert politique Eric Davis. Parallèlement à ces scandales, le sénat de l'Etat du Vermont (nord-est) a adopté, hier vendredi, une résolution appelant le Congrès à Washington à entamer une procédure de destitution du président américain George W. Bush, ont indiqué des responsables du parlement local. Largement symbolique, la décision, qui a peu de chances d'aller plus avant, a recueilli 16 voix contre neuf. Le vote intervient après un rassemblement cette semaine dans la capitale de l'Etat Montpelier, au cours duquel les manifestants ont réclamé le départ de M. Bush et de son vice-président Dick Chenney.